Quand Flora a ouvert les yeux la première fois, le soleil brillait. Derrière la maison se tenait un bois. Un lieu enchanté, pur : Colarù di San Tomaso Agordino. À vingt ans seulement, elle est devenue Flora l’émigrante. Elle a fait un peu de tout : ouvrière de filature, couturière, fermière, femme au foyer. Elle a élevé ses cinq enfants fièrement. Puis ils se sont envolés et pour panser sa peine, elle s'est mise à travailler comme représentante à domicile pendant 15 ans. Ce ne fut pas facile tous les jours, mais cela l’a rendu plus forte et plus sûre d'elle.
Flora vit en France depuis 1950, à Boulay en Moselle, ville verte, majestueuse.
Depuis qu'elle est née, le 16 août 1926, elle a tant donné. Elle s'est engagée au sein de deux associations caritatives pendant 20 ans et, parallèlement, a écrit quatre livres, mais elle n’a pas encore tout dit.
« À ma Maman,
J’ai respecté ton vœu, Maman. Tes paroles ont nourri ma peine et mes espérances. Je suis partie avec la peur et la douleur, mais j’ai vécu Je suis devenue une femme dans ce monde.
Ma Mère m’a appris à pardonner les injures, les calomnies qui affligent le cœur et l’âme ; elles blessent le cœur de leur lame luisante et coupante et y laissent une plaie pour toujours.
Certains pensent ne jamais faire d’erreur et que seuls les autres se trompent. Nous ne voyons pas nos propres erreurs... nous ne voulons pas les voir, nous sommes purs, blancs comme la neige qui vient de tomber. Pardonner est possible, certes, mais le chemin vers le pardon est long, fatiguant, il faut le parcourir entièrement pour y réussir, mais à un moment, l’heure du pardon arrive. Il faut alors dépasser toutes les difficultés rencontrées pour pouvoir le faire avec tout son cœur... et alors notre conscience resplendit de la lumière du pardon.
S’il y a une certitude que je peux transmettre à ceux qui veulent lutter pour mettre plus d’humanité dans le monde, c’est décidé, je ne pourrais rien dire d’autre que la vie c’est d’apprendre à aimer. »
Flora Costa
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