J’ai envie, en cette occasion, de vous parler d’un album qui, pour moi au moins, était passé presque inaperçu, quand il est sorti… en 2006 (eh oui ! ça fait un bail, mais le temps n’efface jamais de notre mémoire les œuvres et encore moins les artistes quand ils sont pétris de talents).
L’artiste, tout d’abord, né en 1956 et disparu, bien trop tôt en 2010 à 54 ans. Il aurait pu, comme son demi-frère, mal tourner (Bruno Berliner a été un gangster connu dans les années 1980, membre du gang des postiches).

C’est, bien sûr, de Gérard BERLINER dont il s’agit !

L’artiste, découvert par Serge LAMA (quand même !) et soutenu par Marie-Paule Belle et Juliette Gréco, a été révélé au public après la sortie d’un immense succès qui, à l’époque, m’avait bouleversé et qui a certainement contribué à ce que je m’intéresse à cette époque de notre histoire de France : Louise  !

(Extrait)

Un soir d'hiver sous la charpente
Dans son lit cage elle a tué
L'amour tout au fond de son ventre
Par une aiguille à tricoter

Si je vous garde, Louise, en place
C'est en cuisine, pas devant moi
Ma fille, priez très fort pour que s'efface
Ce que le curé m'a appris là

Et la honte que cachait Louise
C'est le Bon Dieu qui la cachait
Le soldat qu'attendait Louise
C'est le Bon Dieu qui l'a vu tomber.

Puis, autres grands succès : les amants d’Oradour, les voleurs de maman, frangin (à écouter également)…

Et c’est alors qu’il se penche sur son projet de spectacle sur ce qu’il considère, à juste titre, comme le plus grand poète de tous les temps et bien plus encore : je parle de l’homme, bien sûr, de ce qu’il a été, de ce qu’il représentait. Il se plaisait à dire, quand il évoquait Hugo : C’est sa pensée qui me plaît, c’est un humaniste : il vit en moi !

Aimer, c'est agir...

Il est touché par l’humanité de l’artiste qui s’est battu, entre autres, pour l’abolition de la peine de mort et de l’esclavage ou pour les droits des femmes et des enfants. Il a plaidé pour une Europe unifiée : nous sommes dans les années 1850, je vous le rappelle. Petit rappel : en une semaine, l’homme a « sauté » cinq classes d’un coup ! Un peu doué le type, non ?
Gérard Berliner se voit alors confier alors l’écriture d’un spectacle « HUGO illumine Paris » présenté sous la tour Eiffel, le 14 juillet 2022, à l’occasion de la commémoration du bi-centenaire de la naissance du poète). C’est sur les conseils d’Alain DECAUX, historien et soutenu par Gérard LOUVIN, producteur qu’il se consacre à l’écriture.
À l’issue de cet événement, pour Berliner, l’idée d’un album émerge dans son esprit. Il y consacre alors tout son temps. Il étudie HUGO, il décortique HUGO, il apprend HUGO, il redécouvre HUGO, il devient HUGO. L’album sera alors composé de musiques, de chanson et de textes, tous consacrés au poète. Parmi les titres :

En parcourant cet album, si je vous en ai donné l’envie, vous pourrez, selon la volonté de Berliner, passer de moments nostalgiques, voire tristes à d’autres qui feront rire ou sourire.

Cela va de :

Alors qu’il tente de charmer une dame, celle-ci lui dit :
- Mais, Monsieur, mon cœur n’est pas à prendre.
Hugo lui rétorque :
- Mais, Madame, je ne visais pas si haut…

À :

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Un film aurait dû être fait sur le même thème, avec les mêmes protagonistes, mais le départ précipité de Gérard, à 54 ans des suites d’une crise cardiaque, en a décidé autrement. Regrets !

J’avais donc envie de vous faire redécouvrir, voire découvrir, un artiste de talent qui a écrit sur un autre artiste à l’immense talent. Cela n’a pu que donner un album grandiose que je prends plaisir, régulièrement, à écouter. Cet album, quand je suis seul, il me plait de créer une demi-pénombre et de le mettre, de m’asseoir sur son canapé et… d’écouter, simplement. Punaise, comme cela fait du bien !
J’aime ce « mixte » entre passage racontés et musique ou chansons : cela donne un spectacle original où on ne s’ennuie jamais.
Essayez, si cela vous dit et vous en ressortirez zen, détendu, un peu différent, mais tellement bien !
Alors, on a besoin, d’un petit moment d’apaisement ? Hé ben, on y va !