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CREDO
Je crois en l’homme, cette ordure.
Je crois en l’homme, ce fumier,
Ce sable mouvant, cette eau morte.
Je crois en l’homme, ce tordu,
Cette vessie de vanité.
Je crois en l’homme, cette pommade,
Ce grelot, cette plume au vent,
Ce boute-feu, ce fouille merde.
Je crois en l’homme, ce lèche sang.
Malgré tout ce qu’il a pu faire
de mortel et d’irréparable,
je crois en lui
Pour la sûreté de sa main,
Pour son goût de la liberté,
Pour le jeu de sa fantaisie.
Pour son vertige devant l’étoile,
Je crois en lui.
Pour le sel de son amitié,
Pour l’eau de ses yeux, pour son rire,
Pour son élan et ses faiblesses.
Je crois à tout jamais en lui
Pour une main qui s’est tendue,
Pour un regard qui s’est offert.
Et puis et avant tout
Pour le simple accueil d'un berger.
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