Expressions
Comme j’adore traîner mes guêtres dans les bibliothèques et les librairies, j’ai découvert pour une bouchée de pain un recueil aux éditions du Sens qui liste « 1000 expressions de la langue française » avec une succincte explication sur leur origine, leur signification et leurs subtilités. Une mine d’or pour une amoureuse de la langue française comme moi.
Alors, pour m’amuser et épater la galerie, j’ai eu l’idée d’écrire un texte truffé de ces expressions. Je vous mets au défi de dire combien vous en comptez. Attention, l’exercice a déjà commencé.
Comme on est jamais si bien servi que par soi-même, j’ai choisi de vous raconter mes mésaventures d’auteure autoéditée.
J’ai commencé à écrire pour moi-même, sans intention de publier, juste pour fixer sur papier ce qui me trottait dans la tête depuis belle lurette. Ce fut « La Fille du sheriff ».
Puis galvanisée par le succès familial de ma prose, je l’avoue un peu brute de décoffrage, j’ai cédé au chant des sirènes des coachs en écriture et éditeurs de tous poils. J’ai écrit mon deuxième roman, puis mon troisième, croyant dur comme fer, devenir connue comme le loup blanc et décrocher la timbale.
En réalité, j’ai essuyé tous les plâtres disposés sur le chemin des apprentis écrivains. Mes espérances ont fait long feu. Je me suis aperçu assez vite que je travaillais pour le roi de Prusse, l’affaire n’était pas encore dans le sac.
Cependant je refusai de tomber de Charybde en Scylla, car je n’étais pas encore au bout du rouleau. Je me suis dit : « Ma fille (du sheriff), arrête de te battre contre des moulins à vent et de construire des châteaux en Espagne ».
Réfléchis ! Comment vendre ta salade au plus grand nombre ? Tu n’es pas tombée de la dernière pluie, question écriture tu as plusieurs cordes à ton arc et tu es loin d’avoir deux mains gauches.
Je ne suis pas non plus du genre à écrire mes textes à la galope, en deux coups de cuiller à pot, puis à coincer la bulle ou à peigner la girafe, en attendant que les lecteurs viennent d’eux-mêmes me porter au pinacle.
Non, je suis travailleuse, méthodique et stratégique, je me rends toujours dans les salons littéraires en affichant un air frais comme un ail. Mais j’en reviens souvent Gros-Jean comme devant, les pieds dans le gaz de schiste. Mes romans ne seraient-ils que de la roupie de sansonnet ? Il faut dire qu’en public, j’ai souvent l’esprit d’escalier et suis incapable de rouler des mécaniques. Et malheureusement, dans la vie, je me suis souvent faite poissonnière à la veille de Pâques. Pour réussir, je dois donc m’efforcer de manger à tous les râteliers de l’autopromotion. Et surtout arrêter de travailler au noir et dans le noir.
J’ai donc franchi le Rubicon. J’ai fait ainsi d’une pierre deux coups pour ne plus risquer de me faire appeler Arthur par URSSAF et Fisc qui m’attendaient sur l’autre rive.
Mon Rubicon devait s’appeler la Meuse, car j’y ai aussi rencontré les gens sympas de Plume, qui ont bien voulu apporter un peu d’eau au moulin de ma plume. La pompe est amorcée, même si pour l’instant, elle distribue au goutte à goutte.
Alors je sors les violons et je me mets à rêver qu’un jour, j’aurai enfin le vent en poupe et je ferai la tournée des grands-ducs de la littérature contemporaine, avant d’aller sucrer les fraises et de manger les pissenlits par la racine.
Si vous m’indiquez le nombre exact d’expressions via la fiche de contact de mon site internet, je vous offrirai un de mes livres, au choix.
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