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Par ELLIE et Patrick LAGNEAU

Hector, le cheval et le clown

2024 10 lj1

Comme tous les après-midis à quatre heures et demie, Hector quitte l’école et doit rentrer à la maison à pied, c’est à peu près à cinq minutes.
Ce jour-là, il prend le chemin habituel, et sur la route, il voit un cheval guidé par un clown assis sur une charrette.

Oh! Qu’il est beau ce cheval avec ses gros sabots qui font clac, clac, clac, clac…

Alors il commence à suivre à pied le cheval, la charrette et le clown, longtemps… longtemps… longtemps…

À la maison, le papa d’Hector regarde sa montre.

— Oh, là, là, il est déjà cinq heures ! Hector n’est pas encore rentré. Comment cela se fait-il ?
— Oui, c’est bizarre, dit maman, d’habitude, il est là à cinq heures moins vingt, parfois moins le quart s’il traîne un peu, mais là, cinq heures et pas d’Hector, ce n’est pas normal.
— Bon, j’y vais, dit papa. Je vais au-devant de lui pour voir ce que fait ce chenapan. Je vais aller jusqu’à l’école. Mais j’espère le croiser avant d’y parvenir.

Il arrive à l’école, et là, se rend compte qu’il n’y a plus personne.
Hou, là, papa commence à avoir peur.

Mince, où est Hector
? L’école est fermée et il n’est pas à la maison. Zut! Où est-il?


Et il voit un voisin, qu’il connaît bien, en train de jardiner.

— Bonjour, monsieur Durand ! lui lance-t-il.
— Ah, bonjour, Monsieur Hérot ! Comment allez-vous ?
— Bien merci. Mais dites voir ! J’ai un souci, là. Vous n’auriez pas vu par hasard mon gamin, Hector ? Il devrait être à la maison, l’école est fermée et il n’est pas rentré…
— Oh, ben si, répond monsieur Durand, je l’ai vu, je l’ai vu. Il suivait un cheval et un clown sur une charrette. Il était en admiration devant l’attelage…
— Ah bon ? Par où sont-ils partis ?
— Juste à droite, là… Ils ont dû remonter la route qui traverse les cités… Oh, ils ne doivent pas être très loin.
— Merci, monsieur Durand, bonne fin de journée !
— Merci. À vous aussi.

Et le papa d’Hector s’éloigne à grands pas dans la direction indiquée. Quelques minutes plus tard, en haut d’une côte, il aperçoit l’arrière de la charrette, le clown de dos, le cheval et un petit bonhomme qui marche à ses côtés sans le quitter des yeux. C’est Hector !
Il place ses mains en porte-voix et crie :

— HECTOR ! VIENS UN PEU ICI !

Hector a entendu. Il se retourne. Il reconnaît son papa qui fait de grands gestes, là-bas, pour lui faire comprendre de revenir.

Oh là, là, se dit Hector, je vais me faire gronder…

Il fait demi-tour et sans trop se presser, part rejoindre papa qui ne bronche pas. Lorsqu’il arrive près de lui, papa lui dit simplement sur un ton autoritaire :

— Allez, Hector, donne-moi la main ! On rentre à la maison.

Hou là ! Hector sent que ça va barder. Papa marche vite, aussi Hector est obligé de courir à ses côtés en lui tenant la main pour avoir la même allure.
Ils arrivent à la maison.

— Bon, maintenant tu vas te laver les mains, et tu te mets à table. Et après, hop, directement dans ta chambre !
— Oui, Papa, murmure Hector en baissant la tête.

Oh, il n’est pas fier notre Hector.
Une fois à table, il mange vite fait la soupe que maman lui a servie, un yaourt, un fruit. Et dès qu’il a terminé…

— Allez hop ! dit d’un ton sec papa en montrant du doigt sa chambre.
— Oui, Papa, bonne nuit !…
— Tu vas où ?

Hector regarde papa et ne comprend pas.

— Ben… je vais me coucher, Papa… Je suis puni…

— Mais non, tu n’es pas puni. Va dans ta chambre et habille-toi !
— Ah ?
— Allez, habille-toi, je te dis ! Fais-toi beau !
— Ah bon ? Qu’est-ce que je mets, Maman ?
— Eh bien, tu verras ! Je t’ai préparé des affaires sur le lit…

Hector entre dans sa chambre et voit un beau pantalon, une veste du dimanche et une chemise blanche.

Wouah! Qu’est-ce qui arrive? Il y a peut-être une communion… une fête… un baptême… Ben non, pas le soir! Oh là, là! Mais qu’est-ce qui se passe? Ça n’est pas normal tout ça…

Hector s’habille rapidement et revient dans la cuisine.

— Bien ! Allez, viens avec moi, maintenant ! lance papa.

Hou là! Ça sent mauvais, là…

Ils quittent la maison, traversent le jardin et sortent dans la rue qu’ils suivent jusqu’à la place centrale, au milieu des cités.
Et là, que voit Hector ?

Un cirque !

— Oh, Papa, qu’est-ce que c’est ?
— Eh bien, c’est un cirque, non ? Vois-tu, j’avais prévu de t’y emmener. Maman et moi avons eu très peur, tu sais, de ne pas te voir rentrer à la maison après l’école. Ce n’était pas la peine de suivre le cheval et le clown. Nous allons les voir, là, maintenant. Dans le cirque.

Papa a acheté les places, puis ils sont entrés sous le chapiteau et se sont assis dans les gradins. Quand le spectacle a commencé, ils ont vu le clown, le cheval, des lions, des tigres, des acrobates, des jongleurs…
Hector n’a jamais vu un aussi beau cirque.

— Oh, merci Papa, dit-il à la fin du spectacle. Merci de m’avoir emmené. Tu es trop gentil.
— Oui. Plus que toi. Que cela te serve de leçon. Je veux que tous les jours, après l’école, tu reviennes directement à la maison, pour que ni maman ni moi ne nous inquiétions plus jamais.
— Oui, Papa, je te le promets !

Les jours, les mois et les années qui ont suivi, Hector a obéi. Il est toujours rentré à l’heure à la maison.
Sans traîner.
Sans suivre un cheval de cirque avec un clown sur sa charrette.
Pas même un chien.
Pas même un chat.

                                                          2024 10 lj2

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