Pendant la pleine lune de Phâlguna, son arrivée est fêtée du nord au sud de l’Inde. Tout au long de ce Holi, les Indiens et touristes du monde entier se retrouvent dans les rues pour des batailles particulièrement colorées.
Au Japon, la métaphore des fleurs de cerisiers est synonyme comme lui de renouveau, de beauté éphémère, symbolisant la vie qui est belle et courte. Le o hanami, qui consiste à contempler ces « Sakura » est unanimement considéré comme porte-bonheur.

Holi	Hanami

Pour lui, en Espagne, on « enterre la sardine » et on promène les Saints à travers les villes.
Aux pays bas, en son honneur, les corsos fleuris sillonnent la Flandre.
(Nous aurons sans doute l’occasion de revenir plus tard sur ces traditions dont la liste est longue).
Mais qui donc est-il, ce tout-puissant qui se révèle suffisamment influant pour engendrer de tels évènements ?
« Primus tempus » disaient les latins.
PRINTEMPS ! C’est bien de PRINTEMPS qu'il s’agit !
On le définit comme étant météorologique ou calendaire. Il est de bien des proverbes, anecdotes, dictons…
Mais nous éviterons ici les considérations scientifiques linguistiques, ou tout autres
Dans cette rubrique, je vous propose simplement d’aborder cette « première saison » à travers les regards si différents qu’ont pu lui porter quelques artistes, juste pour nous souvenir, et éventuellement les redécouvrir. Qui sait, croiser une photo ou écouter quelques notes peut vous donner l’envie de revisiter leurs œuvres, d’en savoir plus. Ce ne sont pas les outils adaptés qui manquent aujourd’hui !

Choix difficile pour sélectionner les extraits suivants.

	Si vous voulez voir la nature belle et vierge comme une fiancée, allez là par un jour de printemps…Au printemps, l’amour y bat des ailes à plein ciel ; En ce moment, les moulins situés sur les chutes de l’Indre donnaient une voix à cette vallée frémissante, les peupliers se balançaient en riant, pas un nuage au ciel, les oiseaux chantaient, les cigales criaient, tout y était mélodie.  (Balzac, Le Lys dans la vallée)
	En cette belle fin de journée, le soleil s’inclinait sur l’horizon et toute la Terre du Nord, enfin réveillée, semblait l’appeler. La nature renaissait. Partout passait dans l’air l’effluve du printemps. On sentait la vie croître sous la neige et la sève monter dans les arbres. Les bourgeons brisaient les prisons de l’hiver.     (Jack London, Croc-Blanc, 1906)
	Je t’envoie ce roman comme un son lointain de nos cornemuses, pour te rappeler que les feuilles poussent, que les rossignols sont arrivés, et que la grande fête printanière de la nature va commencer aux champs. (Lettre-préface des Maîtres Sonneurs, George Sand, 1853)
	Ça me fait quelque chose quand les jours s’allongent, que la lumière grandit et que le soleil se couche de plus en plus à l’ouest, au-dessus des collines, comme s’il allait faire le tour complet de l’horizon. Il y a du pollen dans l’air, des moucherons, beaucoup de choses minuscules qui tourbillonnent. J’ai l’impression que tout bouge et danse partout, dans le genre d’un tressaillement. (Printemps et autres saisons, JMG Le Clézio, 1989 )

On pourrait écrire plusieurs volumes sur ce thème ! Je tente avec vous un grand écart en matière de choix.

Bien sûr, avant l’été, il nous reste à relire Verlaine, Verhaeren, Fombeur, De Nerval, Hugo, Roy, Pergaud, Ronsard, etc… etc...

Sandro Botticelli, vers 1480	Giuseppe Arcimboldo, 1563
L’Éternel Printemps Auguste Rodin, 1884	Clodion, 1770
Printemps à Giverny, effets d’après-midi Claude Monet,1885

Le Sacre du Printemps Ballet composé pour la compagnie du chorégraphe Serge de Diaghilev (1872-1929) : Les Ballets Russes. Écrit par Igor Stravinsky (1882-1971), il fut chorégraphié par le danseur Vaslav Nijinski (1889-1950) Chorégraphié de multiples fois à travers le monde, la version de Pina Bausch, malheureusement disparue en 2009, est une des plus célèbres reprises.

La déesse du Printemps
(Dessin animé Disney 1934)

On ne peut y échapper !

Le Printemps - Les Quatre Saisons de Vivaldi, 1723. Au violon, le génial enfant terrible de la musique classique, Nigel Kennedy et son Stradivarius.

Citons quelques titres, à voir, revoir, ou pas…

Il faudrait évidemment évoquer les Printemps de Prague, Arabe, de Bourges ou de Pérouges, ceux du Cinéma, de la Poésie...  Le Printemps Haussmann est à lui seul un roman…
Pourquoi pas dans un prochain, ou lointain numéro d’Avril, pour un autre Printemps ?

Pour terminer sur une note primesautière, frétillante, sémillante, je me permets de vous confier des mots de Friedrich von Schiller (XVIIIe siècle)

Alors, osons la fantaisie !