Ce groupe de pop rock américain composé de Dan Reynolds, Wayne Sermon, Daniel Platzman et Ben McKee s’est formé en 2008. Aujourd’hui on ne les présente plus. Leur musique a su s’imposer même en France où vous avez peut-être déjà entendu à la radio des titres tels que « Radioactive », « Follow you » ou encore plus récemment « Enemy », bande-son de la série populaire « Arcane » diffusée sur Netflix.

Leur réputation n’est plus à faire et je ne commettrai pas l’affront de vous refaire leur discographie. Non, ce que je voudrais vous faire découvrir de ce groupe ô combien cher à mon cœur, n’est ni plus ni moins que la partie sombre de ce colosse.

La musique est un refuge pour les âmes brisées. Cela n’a jamais été aussi vrai pour Dan Reynolds. Le chanteur du groupe, victime de dépressions chroniques depuis son adolescence, a trouvé dans l’art un moyen non seulement de ne pas sombrer, mais également de pouvoir exprimer son mal-être en y mettant les mots, de même que toute la violence musicale nécessaire à ce que je qualifierais d’exorcisme de son mal intérieur.

On retrouve ainsi ce côté ténébreux du groupe dans certains de leurs titres tels que « My life » qui évoque sans trop de détours la dépendance à la drogue, « Wrecked » qui met le deuil en lumière ou encore « I don’t like myself » qui, pour les anglophones parmi vous, parle de lui-même.

Mais le titre dont j’aimerais vous parler plus en détail aujourd’hui est bien plus sombre encore, pour ne pas dire torturé. C’est un titre que j’ai écouté et écoute encore en boucle dans les moments les plus incertains de mon existence car il fait écho à ma propre souffrance intérieure et me permet également de me rappeler que je ne suis pas seule dans ce combat.

Mesdames et messieurs, voici « Dull Knives ».

DULL KNIVES

I'm holding my breath, holding so tight
Nothing is wrong, nothing is right
I'm in the dark, looking for light
Won't someone please save my life?
Inside, I'm a mess, but I don't let it show
I'm just hanging on, but you'd never know
I smile all day, and cry through the night
Won't someone please save my life is fleeting
Dull knives taking my life
A slow burn fire from the inside
Dull knives twisting my spine
They're taking their time, time
'Til I lose my mind

A smoldering flame, deep in my heart
Barely a sign, it's barely a spark
Holding on through, every night
Won't someone please save my life?
I'm crying for help, it's such a cliché
Invisible pain, it's filling each day
I open my mouth and feed you a lie
Won't someone please save my life is fleeting
No repeating

Dull knives taking my life
A slow burn fire from the inside
Dull knives twisting my spine
They're taking their time, time
'Til I lose my mind

Dull knives
Ripping from the inside
Spare me the ride

From the inside
Dull knives twisting my spine
And they're taking their time, time
'Til I lose my mind
Dull knives

« Dull Knives », les couteaux émoussés, symbolisent cette douleur quotidienne que l’on ressent lorsque la dépression s’empare de nous et nous ronge lentement et irrémédiablement de l’intérieur. Ces sourires que l’on sert en mensonge à qui veut bien les recevoir, et ces pleurs qui résonnent, offerts uniquement à la nuit silencieuse et confidente… La dépression est probablement la plus insidieuse des maladies mentales, méconnue et souvent minimisée par rapport à son réel impact. Et ce que je trouve formidable dans cette chanson, c’est non seulement la justesse avec laquelle le groupe a su l’exprimer à chaque couplet, mais également tout ce désespoir qui suinte de la musique elle-même et la façon dont les paroles sont chantées. Elle résume à elle seule toutes les phases qu’on est susceptible de traverser dans ces moments-là : des moments de contemplation de sa propre douleur, des appels à l’aide silencieux, une lutte intérieure d’une grande violence face à ce mal qui nous ronge et qu’on sent nous entraîner insidieusement vers des abysses. L’abandon de soi à sa propre souffrance lorsqu’on réalise qu’on n’est pas assez fort pour lutter…

J’ai entendu un jour quelqu’un me dire « Lorsque l’on va bien, on écoute simplement la musique et on se laisse bercer par elle. Lorsque nous allons mal, ce sont vers leurs paroles que nous nous tournons. »

Ils ne le sauront jamais, mais avec leurs chansons, d’autant plus avec celle-ci, les membres du groupe Imagine Dragons m’ont accompagnée dans les pires moments de mon existence, ainsi que dans certains des meilleurs. Alors chérissez les artistes qui font un bout de chemin avec vous sans même le savoir. Vous ne pouvez même pas soupçonner le parcours tortueux qu’ils ont dû eux-mêmes affronter pour arriver ainsi à vos côtés.