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Erwan et Élyse s’apprécient et s’estiment depuis l’école primaire du petit village d’Euville. Les deux enfants se confient à leur journal intime. Si Erwan ne peut que se sentir heureux de l’enfance qu’il vit, il n’en est pas du tout de même d’Élyse, coincée entre une mère soumise qui la rejette, et l’amant de celle-ci, que la gamine appelle en secret « le gros porc ». Élyse et Erwan ont plaisir à se retrouver chez Zéphy, excellente voisine et complice, qui accueille des animaux à la dérive et blessés. Là, la fillette rejetée de sa maison et ignorée trouve souvent refuge.
Les deux enfants ont partagé tant de joies et de peines, ils se sont tant liés, qu’ils se témoignent un amour exclusif, ferment d’un futur radieux et d’une existence fusionnelle. |
La majorité arrive, brisant avec une soudaineté brutale cœurs, corps et projets. La belle vie rêvée vire au drame instantané et au cauchemar pour les deux jeunes gens. L’imprévisible, l’impossible, l’inimaginable font irruption, comme si une entreprise de démolition s’était mise en marche, avec acharnement, brisant la fragilité d’une adolescence encore proche. Se relever d’une forme d’anéantissement à cet âge, comment est-ce possible, envisageable ? Quel avenir fondé sur des cendres et des larmes peut-il se construire ?
Nous suivons Élyse et Erwan dans leur désarroi, leur désespoir. Nous entendons leurs peines et leurs souffrances. Au plus profond, au plus près, au plus vrai, avec la maturité et la réflexion qu’apportent des épreuves lourdes que l’on pensait ne jamais devoir vivre.
Bâti sur l’alternance des confidences et des événements que nous confient les jeunes gens, le roman aligne imprévus, coups de théâtre et événements précipités advenant toujours au moment où l’on s’y attend le moins, comme une sorte de suspense bâti sur un rythme trépidant.
Tout surgit, flotte, se précise pour changer soudain, au lendemain de tribulations qui ouvrent la porte à des avenirs incertains.
« Le goût des promesses », un roman qui tient les siennes, à marquer d’une pierre blanche, celle d’Euville.
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