Les jours heureux
Selon des analogies constatées en de nombreux domaines (la conception globale et le fonctionnement d’un véhicule motorisé comparé au corps humain, par exemple), je ne me gêne pas pour affirmer qu’une association présente les mêmes caractéristiques.
Elle est une entité possédant ses structures, son fonctionnement propre, ses instances, ses membres (tiens, donc !).
Elle est un grand corps (on parle bien de corps d’état et de tant d’autres !) qui vit, agit, réfléchit, élabore, réalise, construit, communique et se fait connaître et reconnaître.
Elle a, comme les humains (dont elle est composée), une existence faite de joies et de tristesses, d’hésitations, de doutes, de conflits et de déceptions.
Elle a ses forces, ses faiblesses, son esprit propre, ses conceptions et ses règles qui lui ont été données par les membres fondateurs, ce qui détermine pour une bonne part sa personnalité à partir de laquelle elle est identifiable et reconnaissable.
Elle se modifie, se régénère, se transforme, se déploie, se densifie au fil du temps, selon la nature, la fréquence, la qualité et l’intensité de ses investissements.
Elle déploie de l’énergie, passe du temps en écoute, en réflexion, en investissement, en partage, en communication.
Elle est fidèle à son éthique et à son idéal fondateur, moteur de son action.
Alors, existe-t-il un plaisir plus intense que celui de souhaiter un bon anniversaire à un être cher, pour tout ce qu’il a apporté, de par sa présence, pour tout ce qu’il laisse entrevoir de devenir ? Rien de formel. Que du ressenti, du vrai, du vécu.
Avoir la tête sur les épaules, savoir où en donner, mettre la main à la pâte et en donner un coup, prêter main-forte, se serrer les coudes, faire front, ne pas avoir sa langue dans la poche, avoir bon pied bon œil, donner un coup de pouce…
Et puis, avoir le bon mot, garder la ligne, faire bonne impression, se mettre à la page, avoir un objectif, un dessein, tailler sa plume…
S’y retrouver, y retrouver les autres, ses semblables, différents et si proches. Exprimer sa personnalité dans un collectif. S’apprécier. Se dire. Échanger. Être heureux, en fait.
Bref, si une association n’est pas tout cela, à mon avis, elle périclite.
En attendant, quoi de plus chouette que de souhaiter un bon anniversaire à l’une d’elles que je connais bien et qui a déjà tant semé, offert, donné, partagé, et qui poursuit sa route ? Rien d’autre.
Si ça, c’est pas de la philo de haut vol…
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