Certains traversent une rivière
Pour d’autres c’est un océan
Des barbelés, une barrière,
Palissades montrant leurs dents.
Ils fuient la famine ou la guerre
Un monde inconnu les attend.
Ils laissent leur langue au vestiaire
Plus personne ne les comprend.
Ils ont franchi une frontière…
À Berlin un mur éphémère
Conçu pour une éternité
S’est écroulé, pauvre chimère,
Sous un souffle de liberté.
On a supprimé les barrières
Et arraché les barbelés.
La plaie qui déchirait la terre
En quelques ans s’est refermée
Là où courait une frontière
A repoussé une forêt.
Là où coule encor la rivière
Un pont désormais est jeté.
Les voiles se voulant frontières
Finiront bien par s’envoler.
Les femmes enfin révélées
Conserveront tout leur mystère.
Plus de guerres et plus de misères
Nous parlerons enfin d’amour.
Le soleil brillera un jour
Sur une terre sans frontières !
Monique Bernard – France et Allemagne
|