Terroir et territoire
Fréquemment, on entend parler d’auteurs du terroir, pour évoquer des auteurs locaux, c’est-à-dire, bien souvent, pour éviter de dire qu’il s’agit d’auteurs dont la portée se limite au territoire sur lequel ils vivent…
Or, c’est assez erroné comme considération.
En effet, si l’on considère l’œuvre de Bernard CLAVEL, que j’ai eu la chance et l’honneur de rencontrer lorsqu’il vivait à Vufflens-le-Château, en Suisse, on est fasciné par son attachement aux terroirs qui l’ont entouré. Que ce soit le Grand-Nord Canadien, la forêt de Joux, le Pays de Morges ou tant d’autres endroits si attachants, on ressent à quel point cet immense auteur avait le terroir chevillé au corps. Et on ne peut pourtant pas dire que Bernard CLAVEL était un auteur local…
Il suffit d’évoquer ses dizaines de romans et d’essais, mais également sa vingtaine de prix littéraires dont le Prix Goncourt pour Les Fruits de l'hiver, les Grand Prix de la Ville de Paris et de la Ville de Bordeaux pour l'ensemble de son œuvre, le Prix des Maisons de la Presse...
Mais revenons à la notion de territoire, puisque, dans notre association meusienne, sauf erreur de ma part, la plupart des auteurs sont surtout connus et parfois reconnus sur le territoire qu’ils occupent en tant que résidents.
Et il en va de même pour l’association PLUME.
Prenons l’exemple de nos quatre salons annuels : Plume d’hiver, Plume de printemps, Plume d’été et Plume d’automne. Chacun de nos salons est ancré sur un territoire spécifique, ce qui permet de fournir une identité propre à chacune de nos manifestations.
Pour nous, il est fondamental de ne pas « parachuter » un évènement sur un territoire. Il convient donc de construire un précieux partenariat avec les élus du territoire concerné, avec les techniciens des collectivités territoriales, avec les écoles, les collèges et les lycées, avec les maisons de retraite et les EHPAD et avec les associations…
Si cette alchimie fonctionne, alors tout le monde en sort gagnant, mais je vous dois une dernière confidence ; comme dans toute relation humaine, nous avons besoin de reconnaissance et parfois même de ressentir une forme de désir de la part de nos partenaires.
Certains élus sont sincères et nous donnent vraiment l’envie de poursuivre l’aventure, car ils nous considèrent, nous aident financièrement et techniquement, mettent les moyens humains et sont présents lors de nos manifestations.
Avec d’autres, en revanche, tout semble compliqué, ardu, difficile et on sent bien que la culture populaire ne fait pas forcément partie de leur ADN…
En conséquence, les choix que nous aurons à faire pour les prochaines années prendront largement en compte ces notions de partenariats avec les territoires, ceux que nous remercions de nous faire confiance aujourd’hui !
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