Nous, le chat et le chien
Dans le bestiaire des animaux domestiques vivant au quotidien en relation étroite avec l‘être humain, figurent le chat et le chien.
Le chat vit dans sa maison et son maître vit avec lui. Il a le comportement propre des félidés, marqué par une forte indépendance et une autonomie prononcée. Il n’obéit pas à l’homme et agit à sa guise. Son apprivoisement est long et délicat. Et on a l’impression que l’apprivoisement et l’échange souvent tacite se construit peu à peu, au moyen de caresses et tout en délicatesse. Le chat nous est attaché d’une façon particulière, parfois ressentie comme lointaine et il sait parfaitement prendre du recul, voire s’effacer quand il en ressent la nécessité. Secret, il sait aussi se faire oublier, passer inaperçu, se montrer furtif, prompt à prendre de la distance. Bref, on ne l’assujettit ni ne le contraint. Autant de caractéristiques qui mènent bien des gens à ne pas l’approcher, par peur du coup de griffe ou, au contraire, à en adopter un parfois, uniquement parce qu’il ne demande pas et sollicite peu son maître, en apparence.
Le chien semble à l’opposé. Il va vers nous pour se nourrir, montre qu’il veut jouer, établit une relation. Bref, il interpelle, se montre apte au dressage, est attentif à la parole et tout dans son attitude montre qu’il est désireux de communiquer. Et lui, il obéit. Il serait plutôt un champion de la communication et de la relation.
Le chat donne une impression d’intériorisation, contrairement au chien qui serait plutôt dans l’extériorisation,
Avoir chez soi l’un et l’autre ménage des moments de vie intéressants et riches de découvertes à l’infini, car l’approche doit être sans cesse adaptée, modifiée pour établir un contact durable. Il est donc nécessaire d’observer tout du félin et du canin pour mieux communiquer avec l’un et l’autre.
L’intervention d’animaux dans les thérapies comportementales est de plus en plus fréquente. Mais sans aller aussi loin (quoique !), ne pouvons-nous concevoir que la relation avec ces deux animaux de compagnie devienne non seulement une source inépuisable d’observation et de questionnement, mais aussi un moyen de s’interroger sur notre propre façon d’être, notre comportement, en réfléchissant simplement aux façons d’agir différenciées qu’ont chat et chien ? Ce serait une simple façon de se positionner, de se mettre à la place de l’animal et, après réflexion, de moduler et amender notre manière d’être et de penser. Voir simplement comment nous nous situons par rapport à ce qu’anticipe ou fait chaque animal dans des situations précises. Voilà qui pourrait éveiller le côté animal qui est en nous.
Chat et chien : deux personnalités fort différentes et pourquoi pas complémentaires, susceptibles de nous aider à affiner et révéler mieux notre être tout entier.
Arrivé au terme de mon propos, je me rappelle soudain que Konrad Lorentz avait longuement étudié les oies (que l’« on » dit bêtes). Mais oui, qu’elles sont bêtes, animales, quoi ! Et pourquoi dit-on que quelqu’un est bête quand il est sot ? Voilà qui n’est guère flatteur pour le monde animal ! Si l’on est rusé comme un renard, malin comme un singe ou que l’on a une mémoire d’éléphant, tout va bien. Mais si l’on est têtu comme une mule ou muet comme une carpe, rien ne va plus !
Enfin, petite précision : en latin, anima signifie âme. Animal : être doté de vie.
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