RENAISSANCE
Madame Haydée Prime
Rue de Prozac
77747 La Tombe
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Monsieur Boutentrain Jean
Rue de Larigolade
07260 Joyeuse
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La Tombe, le 23 juillet 2022
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Monsieur,
Je tiens tardivement à vous remercier de votre courrier réconfortant. Les mots sont une valeur sûre, un gisement inépuisable et de plus, ils ne connaissent pas l’inflation ! Je réalise combien je suis mal placée pour me plaindre.
En regard de la morosité ambiante, je dois considérer que je fais partie du lot des nantis.
En effet, grâce à l’initiative d’une amie, j’ai pu me permettre de partir en vacances. Ce qui n’est pas le cas de la majorité des français !
Je m’explique : cette amie a eu l’idée ingénieuse d’acheter un véhicule hybride juste avant la flambée des prix des carburants.
Le GPL n’a jamais atteint le prix d’un euro ! De ce fait, notre budget ne s’est pas vu lourdement impacté par les frais de déplacement.
Nous avons pu, comme à l’accoutumée, profiter des visites, restaurants et gourmandises locales !
De retour, les mots étaient toujours là, malléables à souhait, mine de sel et de bien d’autres choses. Leur pléthore s’apparente à un luxe gratuit.
C’est donc d’un bon pied que je vais attaquer la prochaine saison !
J’espère que votre été, riche en découverte, entouré des vôtres, s’est également déroulé de façon agréable. J’aurai plaisir à vous rencontrer à nouveau à l’occasion de manifestations littéraires ou autres. En attendant, continuez à prendre bien soin de vous et votre entourage.
H. Prime
Monsieur Boutentrain Jean
Rue de Larigolade
07260 Joyeuse |
à |
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Madame Haydée Prime
Rue de Prozac
77747 La Tombe |
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Chère madame Prime,
Je suis heureux que vous ayez quitté La Tombe et de vous trouver en si belle forme ! Vous n’avez pas tardé, rassurez-vous. Et comme le dit un ami contrepéteux, « Vieux motard que j’aimais » ! Les jeux de mots même laids sont propres à entretenir la bonne humeur, à condition d’être subtils !
À vous lire, j’ai parfois l’impression que vous avez travaillé dans le secteur bancaire ou été trader (traidrice ? traideuse ?) Près de chez moi, il y a un bon traideur qui mijote des plats succulents. Il excelle dans la préparation des rognons et il est coté en bourses.
Il est vrai que nous n’avons aucune raison de nous plaindre : par les temps qui courent, les gens malheureux sont légion. Beaucoup y sont allés autrefois et n’en sont jamais revenus, d’ailleurs ! Quand on est morose, on se doit de parler avec des mots roses ! (entre nous, il n’est pas beau, ce jeu de mots ?). Je n’irai pas jusqu’à dire que les Maures osent ou que les …
Mais vous parlez de Nanti. Ce n’est pas en Meurthe-et-Moselle, ça ?
Tant mieux si votre amie vous a permis de belles journées ! Vous avez eu raison d’en profiter. Nous avons bien connu pendant quelques jours la vacance de sièges à l’Assemblée nationale, mais ça n’a pas duré. Ils ont été très vite occupés ! Enfin, l’hémicycle est-il un lieu de repos, de villégiature ? Avec un demi-vélo, on ne va pas loin, surtout si la chambre est en mauvais état ! (Je me sens d’un humour aujourd’hui !)
Vous parlez de voiture hybride. De nos jours, hybride les mœurs, paraît-il. Pardon ! les moteurs (voilà ce qu’il arrive quand on fait sans t !) Moi, j’ai un ami dont la voiture hybride a été abattue par un chasseur en état d’ébriété ! Il avait, il est vrai, une Ford (Mustang, s’il vous plaît !) de 200 chevaux, tout de même. Enfin, quand le prix du carburant flambe, la situation risque de devenir explosive.
Mais ce fameux GPL a-t-il vraiment essayé d’atteindre l’euro ou était-ce vraiment en dessous de ses moyens ?
Donc pour résumer, et comme je comprends les économies que vous avez réalisées, en restant chez vous, vous auriez davantage pu visiter et manger très localement. Une expérience à tenter, à la prochaine occasion qui ne tardera sans doute pas…
Excusez-moi, mais vous faites parfois des phrases que j’ai du mal à comprendre et vous partez dans des considérations philosophiques qui me sidèrent. C’est sans doute une preuve supplémentaire de votre enthousiasme retrouvé.
Vous parlez, plus bas, comme une guerrière ou un footballeur, dites ! Attention toutefois à l’automne qui est une saison souvent bourrée de tristesse, de mélancolie, de regrets, voire de craintes liées à l’hiver tout proche… Il y a la pluie, le brouillard, le crachin, le 11 novembre…
Enfin, pour ce qui est de mon été riche en découvertes, j’ai eu très chaud, j’ai encore et toujours trop chaud, beaucoup trop chaud ! Cette cochonnerie de chaleur me prend à la gorge, me perturbe jusqu’à me bouleverser, me dérégler, et ce n’est peut-être que le début ! Donc, vous voyez que pour ce qui est de me retrouver dans une manifestation, fût-elle littéraire, il faudra attendre que j’aille vraiment mieux ! En attendant, ne comptez pas trop sur moi pour le moment.
Ah ! si vous pouviez me dire où on trouve des voitures hybrides ? Ce serait sympa !
Merci et bonne continuation.
J. Boutentrain
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