Et puis, je me suis résolu à lâcher prise et à me laisser porter par cette folle histoire, pas si folle que ça d’ailleurs.
Ce qui m’a valu une nouvelle fois de me faire surprendre par la verve si particulière de l’auteur, qui manie avec une grande dextérité l’humour subtil, la formule intelligente et la métaphore gaillarde.
« Il fallait faire vite. On pouvait les surprendre. Ils se cachèrent sous une pile de vieilles couvertures. Leurs langues se délièrent. Ils se livrèrent à une franche explication dans ce nid improvisé. Elle avait tout découvert. Le cœur battant, elle lui mit ses preuves sous les yeux. Malgré la pénombre, il en saisit promptement l’intérêt. Il effeuillait les pages du dossier à tâtons, le suspens devenait intenable et la tension fut bientôt à son comble. L’heure était venue de s’unir et d’engager la lutte. Comme ils étaient d’accord, ils se hâtèrent de conclure et redescendirent en s’échangeant furtivement des promesses »
Mais dans le tourbillon de ces drôles d’aventures, on se prend à entrevoir une réalité beaucoup moins onirique.
« Les collabos y faisaient affluer de nouvelles recrues arrêtées la veille au faciès, au pedigree, ou aux idées. Les trois faisaient l’affaire. »
En refermant cet ouvrage, je me suis senti moins bête. J’ai vraiment aimé le style de Denys de Jovilliers et nous savons bien que « le style, c’est l’homme ». Comme j’ai la chance de connaître un peu l’homme, j’ai pu retrouver bienveillance, humanisme, humour et contraste entre retenue et débridage…
Je sais déjà que je relirai « Avec un peu de chance, tout ira bien », comme beaucoup de livres qui m’ont apporté plaisir et réflexion.
|