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Un film, un spectacle, une exposition, un musée, une curiosité...

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Brigitte MONCEY, Monique VILLAUME et Laurent NEMBRINI
ont vu pour vous...

 Lumières d'écorces
de Samuel MUSSOLIN

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                                                                     (Crédit Photo - Laurent Nembrini)

C’est avec un grand plaisir que j’ai assisté au vernissage de l’exposition « Lumières d’écorces » de Samuel Mussolin.
L’artiste a installé, avec l’aide de l’association Expressions 55, une quarantaine de ses œuvres de « photo manipulation » à l’Espace Saint Louis, rue François de Guise – Ville haute – 55000 BAR LE DUC, visibles du 9 octobre au 28 novembre 2021, tous les week-ends de 14 heures à 18 heures.

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                                                                     (Crédit Photo - Laurent Nembrini)

Samuel MUSSOLIN, jeune graphiste plasticien, savant fou du clavier a l’art de faire parler la nature. Métamorphose numérique des arbres, univers des créatures et d’animaux fantastiques, hybrides, monstres, dragons, divinités forestières, un univers qui frôle la science-fiction. Des formes qui prennent vie et où l’on peut imaginer ce que l’on veut. Des arbres, bouts de bois, racines, écorces ; la matière naturelle, la nature brute, il la fait vivre différemment. Magie, énergie, tout un tas de choses que Samuel met en musique ou plutôt en images à travers ses balades.
Il dit : « J’aimerais montrer que la nature se venge du mal que l’humain lui fait subir, montrer que la nature est muette (à part les cataclysmes naturels), mais de façon générale, qu’elle est silencieuse. »
Connaissant l’univers fantastique de cet artiste, je savais que j’allais malgré tout, être étonnée, émue par ses toiles représentant un monde végétal plein de surprises.
Eh oui ! L’étonnement, l’ahurissement, l’éblouissement et enfin l’émerveillement étaient bien au rendez-vous.

Brigitte MONCEY - Auteure de PLUME -

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                                                                     (Crédit Photo - Laurent Nembrini)

Samuel a constitué un premier recueil de photos "VIRAGES - WOOD&WOOD".

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Extraits du discours de Philippe Lerat – Commissaire d’exposition – lors du vernissage du 8 octobre 2021.

C’est ainsi que Samuel Mussolin, parlant de la nature, évoque l’intention de son travail. Le propos est sobre, modeste.
C’est celui de quelqu’un qui s’efface derrière l’objet naturel et le montre pour le donner à voir, comme un intercesseur.
L’examen de la démarche de création, autour des quatre grands gestes qui la scandent, permet de mieux comprendre les étapes et la nature de cette “mise en lumière”.

Le premier geste consiste en un prélèvement photographique effectué sur le motif, dans la forêt d’Argonne. Prélèvement car l’artiste n’est pas photographe, il récolte juste le matériau de sa création. Prélèvement aussi car le cadrage est souvent rapproché et relève du détail.
Le deuxième geste délimite le contour de l’objet. C’est un geste d’exclusion qui sépare définitivement l’objet de son contexte initial, de son tissu environnemental. Il introduit une perturbation d’échelle. L’objet est ensuite placé sur un fond noir qui le magnifie lui donnant parfois l’aspect d’une sculpture.
Le troisième geste est plus composite, c’est celui de l’écriture numérique. L’artiste sépare, compose, duplique, superpose.
Ces actions sont celles d’un assembleur. Ce qui pourrait relever ici de la liberté la plus totale, où la plasticité ne rencontre aucun obstacle est toutefois limité par la contrainte que l’artiste s’impose : s’interdire tout apport extérieur et n’utiliser que des éléments issus de l’objet même. Cette contrainte n’est pas sans rappeler celle de certains Land-Artistes qui choisissent de n’utiliser que des matériaux provenant du lieu même de leur création. Ce geste d’assemblage peut prendre deux directions : centripète lorsque l’artiste s’enferme dans les contours de l’objet, centrifuge lorsqu’il sort de la ligne définie.
Le quatrième geste, celui du tirage qui révèle les pouvoirs du format, est lui plus lointain.
“Nue, et mise en lumière”. Rien de plus que la nature mais une composition qui cherche à lire sur la peau même des formes végétales un langage que les hommes auraient, à défaut de l’avoir jamais connu, perdu. À moins qu’elle ne soit le prétexte pour l’artiste à une saisie de ses obsessions et à travers elles, des nôtres.
Samuel Mussolin retrouve l’imaginaire de la nature. « Lumières d’écorces » nous la fait vivre dans la beauté et l’inquiétude de ses formes. Jamais représentée, la forêt est omniprésente au travers de détails exacerbés, comme si une loupe géante permettait d’en voir le reflet dans le miroir de ses objets. Il n’y a pas de cartel. Aucun concept, aucune idée ne dirige le regard du visiteur. On s’y perd, il n’y a pas de chemin. Tout devient possible.

Philippe Lerat – Commissaire d’exposition

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                                                                     (Crédit Photo - Laurent Nembrini)

Texte de Marc Bernay Di Clemente, un ami guitariste de Samuel Mussolin :

« Lianes, bois, troncs, mousses, racines ; un concert de textures jadis familières nous brusque ou nous caresse. Les paysages enchantent tout en nous déroutant, fruits d’une nature à la fois brute et réorchestrée. À mesure que notre exploration progresse, un crépuscule de l’esprit nous enveloppe. Nous retournons à une ère où la raison humaine n’était pas toute puissante. »

Marc Bernay Di Clemente

RESSENTI de Monique Villaume :

Franchissez la porte entrouverte de l’exposition de Samuel Mussolin. Vous saurez très vite que Samuel ne fait qu’entrouvrir les portes pour mieux garder ses secrets. Quelques tableaux en noir et blanc vous accueillent, sans chaleur ni couleur. 
Un grand oiseau à plumes blanches déploie ses ailes sur le fond noir. Il ne vous protège pas, mais semble veiller sur le monde insolite qui vous attend. Vous verrez ici la nature, celle que vous croisez sans la regarder, celle que vous méprisez d’un coup de pied, faisant ressortir du bois mutilé, des mousses terreuses ou des lianes.
En effet nous entrons dans une suite de tableaux aux formes non identifiables, les fonds sont toujours noirs. Je suis indifférente et déjà prête à l’ennui quand, à mesure que j’avance, certaines formes s’illuminent. De l’intérieur de l’une d’elles naît une sorte de spirale de lumière, d’une autre jaillit une corne aux éclaboussures d’or, révélant sa gaine d’écorce rouillée. Autour de moi, les objets semblent s’être parés de toute la gamme des dorés, du roux au jaune le plus pâle. L’ennui m’a quitté, cette exposition qui menaçait d’être ennuyante a sur moi un effet bienfaisant, je ressens l’espace comme venant du centre de cette terre inerte et sombre devenue soudain vivante et lumineuse.

Monique Villaume – Auteure de PLUME –  

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