"L'Alérion d'or" a été attribué le 25 septembre dernier. Cette distinction est décernée lors d'un concours de poésie réservé aux lauréats des différents Grands Prix accordés par la délégation Grand Est de la Société de Poètes et Artistes de France. Notre ami et auteur de Plume, Serge BEYER, a été le lauréat de cette année 2021 et rejoint ainsi une ex-auteure de PLUME, Isabelle CHALUMEAU, jusqu'à présent la seule à l'avoir obtenu trois fois.
La cérémonie a eu lieu au Conseil Départemental de Meurthe et Moselle à Nancy et cet Alérion a suivi, pour Serge, des Prix au Concours International Arts et Lettres de Bordeaux, de l'Académie Tonnelier et des Rosatis d'Arras.
(Crédit photo-Jacques Métivier)
Le mot de Jean-Claude George
(Président d’honneur de la SPAF et auteur de Plume)
L’Alérion d’Or existe maintenant depuis de nombreuses années… Depuis que Joëlle di Sangro, alors déléguée régionale, avait proposé au président de la SPAF que j’étais alors, une joute entre les anciens grands prix des poètes lorrains ! J’avais été immédiatement séduit par la proposition qui unissait l’or de la plus haute récompense à l’Alérion qui orne de manière trinaire, les armes de Lorraine. Et cette année, l’Alérion est décerné à…
Serge Beyer… pour son recueil « Markus 55 »
Même si ce titre sonne comme un indicatif de cibiste, c’est à un authentique poète que nous avons affaire. Un assoiffé d’azur qui barre sa frégate entre Baudelaire et Rimbaud !
L’éclat d’un lamparo danse près des rochers
Élongeant sur le bistre, étrange ombre chinoise,
L’écharpe que la nuit aux grands mats nus pavoise…
Avec encore des échos que n’aurait pas renié un autre Serge, celui de la Javanaise :
Paris tout un dimanche
Sous le ciel délavé
À deviner tes hanches
Ondulant le pavé.
Avec aussi, dans son poème Charlie, le courage de dire à une époque où beaucoup se réfugient dans le silence des pantoufles pour ne pas entendre les rafales !
Serge Beyer vilipende ceux qui voudraient
Étouffer tous les mots sous d’ultimes baillons
En couvrant d’un niquab les lèvres de Marianne !
Bravo, ami Serge. Désolé encore de t’avoir fait faux bond aujourd’hui. Tu es un grand mais, cela, nous le savions déjà !
Le mot de Joëlle di Sangro
(Créatrice de la joute entre les anciens grands prix des poètes lorrains)
Serge Beyer, Alérion d'Or 2006, 2011... (on serait tenté de dire "Jamais deux sans trois"). Et c'est ce qui me conforte dans la volonté que j'ai eue en créant ce Prix de prestige, de faire en sorte que l'élite de nos poètes puisse y concourir indéfiniment.
Ainsi les "Masters" devront-ils être détrônés par leurs pairs en des joutes fraternelles et c'est bien l'un d'entre eux que nous célébrons aujourd'hui.
Pour rédiger cet éloge, Serge, j'ai dû visiter ta biographie opportunément disponible sur le net et j'ai pu y puiser avec bonheur des "perles de vie"... comme cet échange avec une journaliste qui te demandait : "Pourquoi écrivez-vous, monsieur ?" et à laquelle tu répondais "Pourquoi respirez-vous, madame ?"... Et ce mot de Cocteau que tu cites "Je sais que la Poésie est indispensable, mais je ne sais pas à quoi."
Et puis, ce joli détour jusqu'aux rives de l'Ornain où, orpailleur trop crédule, tu as plongé les mains pour tenter de recueillir dans tes doigts des cristaux d'étoiles, des brisures de soleil, des morceaux de nuages aux reflets d'algues bleues, toi, le Poète, passeur de rêves.
Une jolie moisson de Prix, de récompenses, a fleuri sur tes sentiers de la Poésie et trois fascicules ont accueilli les fruits de tes rêves éveillés. Nous voici à célébrer, ce jour, ta nouvelle victoire à L'Alérion d'Or et je voudrais conclure en disant ce sonnet, petit joyau de Poésie qu'est "L'églantine" :
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