S'écouter... se comprendre

Si le printemps, première saison mutante, nous offre l’explosion de la nature renaissante, l’automne, la seconde, marque en revanche une extinction progressive conduisant au sommeil, au repos, au ressourcement dans le silence mystérieux de l’œuvre au noir que figure l’hiver.

On peut considérer que l’humain connaissant les mêmes métamorphoses intérieures a donc la capacité à calquer son fonctionnement intérieur sur ces rythmes saisonniers. L’automne paré de ses couleurs brunissantes fleurant le bois et l’humus est la période propice à un ralentissement, une pause et une introspection préservée de l’agitation créée par les événements qui nous entourent, nous traversent, nous transpercent parfois de leur agressivité, voire de leur cruauté.

Voilà qui nous perturbe et nous déstabilise parfois, nous empêchant, en raison de nombreuses préoccupations, de nous recentrer sur nous-mêmes et de travailler dans la sérénité, à construire, étoffer et sauvegarder au quotidien ce bonheur dont nous avons besoin pour nous sentir en harmonie avec le tout, sans enfermement et sans l’isolement susceptible de nous mener à l’égocentrisme.
Ouvrir sa sensibilité, sa sensorialité, faire taire son intellect et son raisonnement pour devenir réceptif, non plus à ce qui tombe sur notre téléscripteur personnel, mais à ce que nous ressentons profondément, hors de tout formatage acquis qu’il nous arrive d’activer fréquemment et inconsciemment.

S’ouvrir afin de court-circuiter des comportements en place pour que d’autres s’installent imperceptiblement hors de toute attitude volontariste. Désapprendre et perdre, en quelque sorte. En tout cas, nous soumettre entièrement à l’épreuve du doute.

Ce faisant, nous pouvons nous réunir et nous écouter afin de trouver des réponses personnelles à une foule de questions récurrentes pour mieux nous situer. Il sera possible de mieux comprendre pourquoi notre position réajustée nous convient davantage et se trouve plus en harmonie avec notre être profond.

Ensuite viendra la saison du sommeil hivernal qui sera l’acteur de toute secrète métamorphose, de cette métamorphose rendue possible par notre travail préalable.