Ecrits d hiver10-octobre-1.jpg2021

L'inclassable de

Hannequin nelly

Nelly HANNEQUIN

Le malin

— Moi, je suis comme les églises, les seins sont à l'intérieur.
— Les Saints ? Saint Paul, Saint Luc, etc. ?
— Oui bien sûr, mais...
— Ah non, je sais, l'essaim ! Mais que fait-il dans une église ?
— Bêta ! Je ne te parle pas d'abeilles ! Sais-tu qu'au sein de mon église, depuis peu, se terre le malin ? L'importun, sans vergogne, a déposé son seing sur mon vélin aux nuances d'albâtre, là, sous le tétin. Sa plume, sur le parchemin, a tracé un message sibyllin voilé de menaces, et j'y perds mon latin. Mais nul besoin d'être devin pour saisir le dessein de ce sournois. Mon chemin, jusqu'alors drapé de satin, est devenu rude et incertain, et mon regard s'est troublé, empêché de se porter vers le lointain. Alors sont apparus les cinq et leur armée ; érudits dans les menées de ce brigandin, ils engagent la lutte sur son propre terrain. Le démon est ceint sur son chemin, le combat est âpre, médecins, oncologues, chirurgiens, infirmières, carabins, etc. se révèlent de grands tacticiens pour éradiquer la propagation du venin. Ils sont rompus à l'affrontement, que le sujet envahi soit masculin ou féminin. Quand, enfin, le gredin sera vaincu, je savourerai son déclin en serrant mon enfant contre mon sein. Le temps assassin tente parfois de briser notre destin, et pour parvenir à ses fins, s'en remet au vilain par un blanc-seing. Mais l'homme lui montre son dédain, et l'ami qui lui tend la main s'ouvre pour l'aider à s'épancher dans son sein.

Bas retour page precedenteBas pp archives e

Lectures de cette page

web counter

Ajouter un commentaire