TRYPTIQUE
1.Liberté, libertés
Au quotidien, nous parlons autant de nos libertés que de LA liberté, souvent bien plus difficile à définir que ses « petites sœurs », car abstraite.
Il est vrai que les libertés, catégorisées, se définissent par leur domaine d’expression : elles sont d’action, d’expression, de penser, de circuler, de choisir, mais aussi sous caution, conditionnelle, surveillée.
De façon consensuelle, le concept de liberté se rapporte à tout ce qui concerne le droit de, la possibilité de, l’autonomie, la capacité, l’indépendance, la non-soumission, qui sont plus aisées à cerner à travers l’expérience et le ressenti.
La liberté s’exerce (ou ne s’exerce pas) dans de nombreux domaines, nous pourrions presque dire à chaque instant. Elle est cernée par un cadre fait de restrictions, d’interdictions et d’impossibilités.
Elle est souvent reliée à des relations sociales dans un milieu organisé qui se pourvoit en règles et en lois définies par des limites et des interdits s’accompagnant de sanctions en cas de non-respect.
Les philosophies, les religions, les systèmes éducatifs influencent aussi les libertés, en ce sens qu’elles créent, qu’on le veuille ou non, un formatage de la pensée, donc un cadre qui n’est pas propice à la remise en cause de cette dernière et qui accepte mal la confrontation et la concurrence avec d’autres systèmes de pensées.
La liberté absolue n’existerait pas, prise qu’elle est dans le cadre de son exercice. Elle ne serait que relative.
Nous subissons des influences qui ne facilitent pas la pensée libre, la pensée qui ne se référerait à aucun système, qui ne s’appuierait sur rien. Dès le plus jeune âge, nous sommes mis en présence de modèles, de références, d’exemples, de conceptions, de guides… Voilà qui influe sur nos opinions, nos comportements, nos choix, et pourquoi pas nos goûts.
Nourris de cela, dès le plus jeune âge, nous allons être mis à l’épreuve de la vie, en relation avec tout ce qui nous entoure, et nous forger peu à peu nos propres opinions. C’est sans doute le plus difficile.
Et au-delà des influences, nous fonctionnons avec le cadre limitatif et réducteur des impossibilités rédhibitoires, celles que nous impose la condition physique.
Pourtant depuis que l’homme est homme, il n’a de cesse de revendiquer SA liberté, sachant que celle-ci s’arrête où commence celle de son prochain.
À force de parler de liberté, celle-ci est-elle pour autant acceptée, reconnue à toutes et à tous ou bien encore entravée, bafouée et confisquée sous toutes les latitudes ?
Avons-nous le droit d’exercer un quelconque pouvoir sur la liberté d’autrui ? Par rapport à quels critères ? Qu’est-ce qui pourrait justifier une telle attitude ?
Enfin, on ne peut oublier les libertés que l’on s’interdit, dont on se prive et qui pourraient nous venir de l’éducation.
La liberté se traduit dans la lutte, l’aspiration, l’apprentissage, mais aussi dans les sentiments de bien-être, de plénitude, de bonheur intérieur. On dirait qu’elle est toujours à conquérir chaque jour davantage et plus on s’individualise. J’allais dire : plus on se singularise.
Le chemin conduisant à la liberté est semé de conditionnements et de contraintes qu’il faut souvent contourner, aménager, adapter. Notre façon de penser pourrait bien en dépendre. Et puis, rien ne se fait sans confrontation avec le danger, sans se mettre en péril, sans courir de risques…
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