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« Analyser un livre ! Que dirait-on d'un convive qui, mangeant une pêche mûre, en retirerait les morceaux de sa bouche pour voir ? » Jules RENARD.
Je vais donc tout simplement vous parler du livre d’un ami et de l’expérience vécue à sa lecture. Il s’agit du roman de Patrick LAGNEAU, « J’ai mal à mon pays », un pavé de 470 pages, publié chez BoD en 2020.
Tout d’abord, je dois vous expliquer mon profil de lecteur. En effet, il me semble que nous avons tous des modes de fonctionnement très différents les uns des autres. Je suis un lecteur compulsif irraisonné, c’est-à-dire que je peux rester des semaines sans ouvrir un livre, mais aussi en lire cinq ou six en une semaine.
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Tout dépend de mes disponibilités en temps, bien sûr, mais aussi de mon état d’esprit du moment.
Or, lorsque j’ai lu « J’ai mal à mon pays », je peux dire qu’il y avait préméditation…
Nous étions en vacances dans les Vosges et les prévisions météorologiques étaient catastrophiques. Par conséquent, les balades étaient rares et de courte durée. J’avais prévu un bon stock de bouquins, pour la plupart, d’ailleurs, écrits par mes amis de l’association PLUME.
Un matin, après le petit-déjeuner, je me suis installé vers neuf heures dans le canapé avec, entre mes mains, « J’ai mal à mon pays ». Et là, j’ai vécu une expérience que je n’avais pas retrouvée depuis des années.
Je me suis fait littéralement happer par ce livre, comme si j’y avais plongé. Je n’en suis ressorti que vers dix-sept heures, sauvé par le point final de cette haletante aventure.
J’ai sûrement dû manger quelque chose à midi, mais alors vraiment sur le pouce, car je ne m’en souviens plus.
En revanche, je me souviens parfaitement avoir été balloté au rythme des évènements, avoir sauté les failles temporelles avec les héros, Adrien Chabert-Lévy et Fabien Brissot et avoir retenu mon souffle durant toutes ces folles péripéties !
Ne comptez pas sur moi pour vous en révéler plus sur la trame, car tout cela relève du secret d’État. Mais je peux vous dire pourquoi cette histoire m’a tant saisi et bouleversé.
Patrick LAGNEAU est un malin. Il connaît toutes les ficelles de la narration et sait entretenir l’intérêt du lecteur. Bon, vous allez me dire que c’est le propre de tout bon écrivain. Certes, mais il y a le style...
Le style, dans la vie de tous les jours, c’est l’élégance, la manière d’être et de se comporter, ce qui distingue un gentilhomme d’un gougnafier…
En littérature, comme le dit si bien Georges-Louis LECLERC DE BUFFON, « le style, c’est l’homme ».
Et c’est probablement là qu’intervient la notion d’amitié. Comme j’ai la chance et le privilège d’être ami avec Patrick – et je crois que nous nous connaissons bien - j’ai retrouvé dans ce livre l’homme que je côtoie dans la vie : une écriture à la fois claire, enjouée, rigoureuse, facétieuse et de grande qualité !
Et pour vous livrer une dernière confidence, je dois vous avouer qu’en refermant ce roman, j’ai de suite pensé à René BARJAVEL et à Bernard CLAVEL qui font partie de mes références absolues.
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