LA PALMYRE
C'est l'amer à voir !
(Toutes les photos peuvent être agrandies d'un simple clic)
1er jour : Verdun – La Palmyre : 792 kms.
Nous voilà enfin arrivés à La Palmyre, un quartier résidentiel et touristique dépendant de la commune des Mathes, dans la partie occidentale de la presqu'île d'Arvert, en Charente-Maritime – Nouvelle Aquitaine –. (carte 1)
Notre maison estivale nous attend. La voiture vidée, la répartition des chambres faite, les compteurs d’électricité et de gaz ouverts, nous enfilons nos maillots et direction la plage. Une route à traverser, un chemin sablonneux coupant une pinède aérée, nous laissons les terrains de tennis où claquent les petites balles jaunes et continuons notre marche pendant 500 mètres. Et voici l’océan.
Fin d’après-midi, c’est marée basse, nous avançons afin de laisser les vagues...
... nous lécher les pieds, les mollets, les cuisses et, saisis par la fraîcheur de l’eau, nous tentons quelques brasses salvatrices. Les dernières embarcations...
... rejoignent le port de plaisance jouxtant la plage. Le soleil commence sa descente et darde ses derniers feux. Que c’est beau !
La notoriété de la petite station balnéaire La Palmyre est due aussi au zoo de La Palmyre...
2ème et 3ème jours
Tiré de mon carnet de voyage :
« Encore un effort. J’aperçois la dune. J’appuie à fond sur le pédalier du vieux biclou rouillé dégoté dans l’appentis de la maison de location. Ses freins hurlants et son bruit de casseroles ambulantes préviennent les autres utilisateurs des pistes cyclables. Nul besoin de klaxonner, on l’entend à un kilomètre à la ronde. Cependant, il me plait bien avec sa couleur jaune coquille d’œuf et sa forme vieillotte. Il se redresse fièrement à mon approche. Il me promet de belles flâneries. Auparavant, une petite visite chez le réparateur de cycles s’était imposée. Regonflé à bloc, il avance maintenant à grandes enjambées. Je ne suis pourtant pas très fière en le chevauchant pour la première fois ; cela fait quelques années que je ne pédale plus (en dehors de mon vélo d’appartement !). Mais, son allure paisible et robuste me convient. Ni trop lent, ni trop rapide ; il respecte mon rythme. Brave vélo.
Nous empruntons une piste cyclable traversant la forêt domaniale de la Coubre, une vaste pinède, dominée par son phare.
On y rencontre des pins maritimes, mais aussi des chênes verts et des essences méditerranéennes (arbousiers, garous, cistes à feuille de sauge…).
Surprise ! J’entends les chants des cigales.
Nous abandonnons nos montures aux emplacements prévus et commençons à grimper la dune. Nos mollets sont mis à contribution. Je m’arrête souvent, il faut que je prenne des photos (belle excuse !). Je regarde le phare sous toutes ses coutures. Il m’inspire. Beau décor pour une histoire dont il serait le personnage principal. Mon imagination se met en route.
Tiré de mon carnet de voyage
LE PHARE DE LA COUBRE
« Perché au-dessus de la dune, je suis la sentinelle de la mer. Du haut de mes 64 mètres, au sommet de mes 300 marches, j'admire le panorama. Je ne m'en lasse pas.
Par temps calme, les teintes pastel se mêlent entre elles ; les bleus du ciel et de l'océan, le blond du sable, la blancheur des voiles, l'or d'un soleil éclatant, le vert des pinèdes. Une magnifique aquarelle. Sérénité.
Par grand vent, le décor change. La mer se met en colère. En gros rouleaux, les vagues se soulèvent et se fracassent contre les rochers. Un peu plus loin, la forêt entre dans la danse. Ses résineux droits ou tortueux se trémoussent et lâchent sur le sol sablonneux d'énormes pommes de pin sommeillant auparavant au faîte de leur arbre.
La nuit, je ne dors pas. Je n'oublie pas ma fonction de gardien. Je surveille l'horizon, guidant les embarcations qui s'aventurent dans le secteur. Ma portée lumineuse est de 52 kilomètres. On m'appelle le "Géant de Lumière", moi, le phare de la Coubre. »
Nous dévalons l’autre côté de la dune. Plus facile que la montée. L’océan à nos pieds. La foule de l’après-midi commence à déserter les lieux. Tant mieux, nous profitons des vagues qui commencent à grossir. Elles prennent des forces pour nous rejeter sur la plage. C’est le début de la marée montante. Nous respirons à pleins poumons. Nous nous amusons comme des enfants.
4ème jour : La Côte Sauvage exposée aux assauts de l'océan Atlantique
L’endroit privilégié des surfeurs. Glisser sur une vague déferlante, debout sur une planche, quelques secondes seulement pour les débutants, un peu plus longtemps pour les sportifs aguerris. Nous restons un bon moment à admirer leurs prouesses, leurs cabrioles, leurs atterrissages forcés.
5ème jour
Plus calmes, les plages...
où nous pouvons nous baigner sans nous faire embarquer par les vagues. Pour y aller, il suffit d’emprunter la piste cyclable. Je me baigne, je m’allonge sur ma fouta...
... pour sécher et prendre un peu de couleur, avant de reprendre le chemin inverse.
6ème jour : ROCHEFORT
Nous y retrouvons des amis. À 35 kms de La Palmyre, Rochefort est située dans une boucle de la Charente, entièrement sur la rive droite, ce qui la place dans l'ancienne province de l'Aunis. C'est une « ville nouvelle » du XVIIe siècle qui doit sa création en 1666 à l'implantation d'un arsenal maritime et militaire dont l'ambition était d'en faire le plus grand et le plus beau du royaume. De ce passé prestigieux, Rochefort hérite d'un patrimoine urbain parmi les plus riches et remarquables de la Charente-Maritime, ce qui lui a valu d'être classée ville d'art et d'histoire. Depuis le départ de la Marine nationale, elle s'efforce de se reconvertir en ville touristique grâce à ses musées, à sa vie culturelle animée, à sa station thermale qui est devenue la plus importante du centre-ouest de la France.
Un peu d’histoire.
Aux alentours de 1660, la marine française, créée par Richelieu, est en mauvais état ; elle ne compte plus que quelques navires capables de prendre la mer. Louis XIV charge alors Colbert de Terron de trouver un lieu sur la côte Atlantique capable d'accueillir un arsenal qui devienne un lieu de « refuge, de défense et d'approvisionnement ». Rochefort est choisie en décembre 1665. Plusieurs raisons ont conduit au choix de ce site :
– Il faut remplacer, en retrait de La Rochelle, le port de guerre de Brouage, fortifié par Richelieu, qui s'est ensablé ;
– La situation, à la fois au milieu de la façade Atlantique et au fond d'une grande rade protégée par plusieurs îles, doit offrir une protection contre un bombardement des bateaux en construction par les flottes ennemies, hollandaise et anglaise ;
– La présence de la Charente et des canaux doit permettre d'acheminer des bois, des vivres, des métaux, des toiles et des denrées depuis le Saintonge, le Périgord, le Limousin qui sont des pays riches ;
– La présence de vasières en eau douce est propice à l’échouage des navires ;
– Jacques Henry, seigneur de Cheusses et seigneur de Rochefort-sur-Charente par sa femme, doit accepter la vente de son domaine, car il n'a que le statut de seigneur engagiste du roi ce qui permet à ce dernier d'exiger son rachat à un prix qui est alors fixé à 120 000 livres.
Rochefort est à mi-chemin entre les deux villes de Fouras et de Tonnay-Charente. L'Arsenal est donc construit, accueillant ateliers et magasins. En 1666, sur ordre de Louis XIV, les restes de fortifications de Rochefort furent rasés, tout en conservant l'Hôtel de Cheusses qui restera le siège de la seigneurie, dans le but de créer un arsenal militaire pour abriter la flotte du Ponant. Le bâtiment de la corderie royale est construit.
Après un diaporama nous expliquant l’histoire de ce monument, nous visitons la corderie.
Puis, nous profitons de notre passage pour grimper sur l’Hermione, la Frégate de la Liberté.
À quelques mètres de l’Hermione, un autre voilier. C’est l’accro-mâts. Les jeunes n’ont pas le vertige ! Je n’ai fait que les regarder et admirer leur souplesse.
7ème, 8ème et 9ème jours : promenades, baignades, siestes, lecture, écriture…
Il commence à faire vraiment très chaud. Nous profitons des merveilles de cette nature.
« Le rivage est bordé de forêts de pins maritimes dont les cimes, battues par les vents du large, prennent des formes étranges. Dans les sous-bois où parvient le murmure de la mer, le sol est feutré d'aiguilles de pins sur lesquelles flamboie, au printemps, l'or des ajoncs et des genêts. »
— Louis Desgraves, Connaître la Charente-Maritime, 1991 —
Voilà ce petit séjour terminé. J’espère vous avoir fait un peu rêver en ces temps troublés.
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