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Par Serge BEYER

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Dans un port, les fesses au bord du fleuve, le regard vers le large, le cœur naviguant déjà sous spinnaker…

Partance

L’été le long du fleuve a dénoué ses ris.
Dans le matin brumeux les chalands sont partis.
Chimérique suaire écrit sur le musoir,
Mon visage se tord aux rides du miroir.

Les oiseaux ont suivi les grandes barques blanches.
Effrangés, les haillons du ciel pendent aux branches.
Reste encore, étonnée, une grue inquiète
De voir sur le pavé traîner sa silhouette.

Matelots éclatants vous m’avez oublié.
J’entends vos chants jaillir au pied d’un manglier.
Moi j’ai déposé là mes rêves de marin,
Sur l’ancre abandonnée aux rouilles du chagrin.

Mais je sais que demain reviendront pour l’escale
Les coques suintant d’ivresse tropicale.
Alors je cinglerai vers un nouveau rivage
Eclaboussé de vent, seul debout sur l’étrave.

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Commentaires

  • beyer serge

    1 beyer serge Le lundi, 01 juin 2020

    Quel plaisir que celui de savoir qu'un texte soit partagé et qu’il puisse faire naître une émotion ou resurgir un souvenir ! Merci à vous d'avoir laissé ces commentaires sous un texte déjà ancien, qui respecte quelques règles de prosodie classique tout en bousculant volontairement la fameuse alternance des rimes... Belles partances à tous, quels que soient les vents !
  • AUGUSTIN Patty

    2 AUGUSTIN Patty Le lundi, 01 juin 2020

    Cette échappée "marine" me touche beaucoup, merci pour ce texte qui rejoint mon imagination débordante...
  • Pierre LOMBARD

    3 Pierre LOMBARD Le lundi, 01 juin 2020

    Merci Serge, pour ce poème qui m'a de suite évoqué Joachim du Bellay... vieille réminiscence adolescente
  • STOCK Christine

    4 STOCK Christine Le lundi, 01 juin 2020

    J'adore les poèmes, celui-là est magnifique, merci Serge
  • Zaz Chalumeau

    5 Zaz Chalumeau Le lundi, 01 juin 2020

    Magnifique ! en particulier le dernier quatrain qui me touche beaucoup. Merci Serge.

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