Biographie
Christophe, nom de scène de Daniel Bevilacqua, né le 13 octobre 1945 à Juvisy-sur-Orge et mort le 16 avril 2020 à Brest, est un auteur-compositeur et chanteur français.
Épouse : Veronique Kan
En 1965, en pleine époque yéyé, une de ses premières chansons, Aline, devient instantanément un tube. Il connaît d'autres grands succès en 1973 et 1974 avec Les Paradis perdus et Les Mots bleus, salués par la critique, tout comme son album pop rock Le Beau Bizarre en 1978 qui connaîtra cependant un retentissement commercial moindre. Son titre Succès Fou en 1983 constitue son dernier véritable succès commercial. Après une relative éclipse, il sort cinq albums entre 1996 et 2016, dont Les Vestiges du chaos, son dernier disque.
Origines
Christophe descend d'immigrés italiens originaires du Frioul. En 1891, son arrière-grand-père, le maçon-fumiste Baptiste Bevilacqua, s'installe à Juvisy et fait venir de nombreux compatriotes pour travailler dans l'entreprise familiale. Plusieurs décennies après, le père de Christophe, Georges Jacques Bevilacqua, tient une entreprise d'installation de chauffage central — qui prospère assez pour s'étendre à la vente d'électroménager —, tandis que la mère est couturière.
Vers l'âge de 8 ans, Édith Piaf et Gilbert Bécaud sont ses premières idoles, puis il découvre le blues, Robert Johnson et John Lee Hooker. Il est fasciné très jeune par l'American way of life tel qu'il est dépeint dans les films qu'il va souvent voir au cinéma. Adorant aussi les automobiles, c'est très souvent qu'il emprunte la voiture de sa mère pour conduire dans son quartier le soir.
À la fin des années 1950, comme bien des jeunes de sa génération (celle du baby boom de l'après-guerre), il est marqué par Elvis Presley et James Dean, tout en développant une passion sincère pour le rock des pionniers de la maison Sun et le blues (il reconnaîtra avoir également été influencé par Georges Brassens).
Ayant trouvé sa vocation, il apprend la guitare et l'harmonica. Il choisit « Christophe » comme nom de scène en hommage à la médaille de Saint Christophe qu'il avait reçue de sa mère. En 1961, il fonde Danny Baby et les Hooligans (« Danny » étant une référence à son prénom Daniel) un groupe amateur. Il chante le plus souvent en yaourt (du faux anglais) tout en s'accompagnant à la guitare et toujours en play-back car il n'aime pas apprendre par cœur.
Débuts
En 1965, sa ballade Aline, lui apporte reconnaissance et succès : no 1 en France, en Espagne, en Belgique, en Israël, en Turquie et au Brésil, la chanson dépasse le million de disques vendus, dont plus de quatre cent mille en France.
En avril 1966, il figure, parmi quarante-six vedettes françaises du « yéyé », sur la Photo du siècle prise par Jean-Marie Périer.
D'autres succès suivent à un rythme plus ou moins régulier, comme Les Marionnettes (no 1 en France et en Belgique), J'ai entendu la mer, Je chante pour un ami ou Excusez-moi Monsieur le professeur.
En 1971, Francis Dreyfus crée le label Les Disques Motors où vont sortir désormais les albums de Christophe. Il revient dans les classements avec respectivement Mal et Mes Passagères, la même année, et Oh mon Amour, Main dans la main, Belle et Rock Monsieur en 1972. Le déclic se produit à nouveau pour Christophe lorsque son producteur Francis Dreyfus lui adjoint les services du jeune parolier Jean-Michel Jarre, avec qui il écrit l'album Les Paradis perdus, très influencé par le rock anglo-saxon de l'époque (Pink Floyd, Lou Reed).
En 1974, l'album Les Mots bleus ainsi que le 45 tours de la chanson titre, un des sommets de la carrière de Christophe, lui permet de renouveler son public. Il se produit alors à l'Olympia pour deux soirs à guichets fermés.
En 1976, l’album Samourai contient la chanson Merci John d'être venu, dédiée à John Lennon. En 1978, il publie l'album Le Beau Bizarre, un album résolument pop-rock, que Libération place parmi les cent meilleurs albums de l'histoire du rock 'n' roll. En 1980, Pas vu, pas pris et, à la demande de son épouse Véronique, Christophe ressort le 45 tours Aline : la réédition dépasse alors le million de copies en France.
En 1983, son troisième plus gros succès en simple est à nouveau une ballade, Succès Fou, dont il vend quelque 600 000 copies et qui achève de le cataloguer comme chanteur pour midinettes. En 1984 il sort Voix sans issue.
Christophe se consacre aussi dans les années 1980 à débattre sur les plateaux télé contre le fléau de la faim dans le monde, montrant qu’il est aussi un homme d’engagement.
Années 1980 et 1990
Par la suite, son rythme de travail se ralentit, il ne fait plus de scène. Il se consacre essentiellement à ses collections de juke-boxes, de disques rares et de grands films. Mélomane averti, il se tient toujours au courant des dernières nouveautés, afin notamment d'actualiser sa propre musique. Perfectionniste jusqu'à la maniaquerie, il peut passer un an à travailler sur le son d'une partie de batterie.
En 1996, il publie Bevilacqua, un album ambitieux qui ne fera guère parler de lui où on l'entend en duo avec son idole Alan Vega du groupe américain Suicide. Bevilacqua surprend par sa modernité : Christophe ne ressemble plus au dandy crooner des années 1970. Il a travaillé durant plusieurs mois sur l'album dans le studio installé chez lui.
En 2001, il sort un album d'avant-garde Comm' si la terre penchait.
Il annonce alors son retour sur scène (où il ne s'était pas produit depuis 26 ans) et donne une série de concerts à l'Olympia.
Il a fait appel à des éclairagistes du théâtre et de la danse pour mettre en valeur son spectacle. Il chante, assis sur un tabouret, la lumière centrée sur lui, pendant que des danseurs se produisent sur une chorégraphie de Marie-Claude Pietragalla, des images de rock'n'roll sont projetées sur le décor. Les CD et DVD Christophe : Olympia 2002 paraissent l'année suivante.
En 2004, il chante en duo avec Alain Bashung sur la scène de l'Élysée-Montmartre Les Mots bleus et Amsterdam. En mars 2005, sur la scène de l'Opéra-Comique, il reprend la chanson Hollywood de Brigitte Fontaine.
En 2007, il chante L'un dans l'autre sur l'album Arkhangelsk du trompettiste Erik Truffaz, morceau dont il a écrit les paroles.
Le 30 juin 2008, il sort, chez AZ, Aimer ce que nous sommes.
En 2009, il donne un concert spectacle dans le parc du château de Versailles, avec Carmine Appice à la batterie. À la fin de cette année, il entame la tournée Aimer ce que nous sommes.
En 2011, il participe à l'album de reprises de chansons d'Alain Bashung Tels Alain Bashung en interprétant de manière remarquée Alcaline et reprend en duo avec Brigitte Fontaine Hollywood sur l'album L'un n'empêche pas l'autre. Il ressort cette même année l'album Bevilacqua.
Dans le cadre de la tournée « Aimer ce que nous sommes », qui a déjà emmené Christophe dans toute la France, en Suisse, en Belgique et au Liban, le 18 juin 2011, il revient dans sa ville natale, Juvisy-sur-Orge, où il se produit pour un spectacle de trois heures et demie devant près de trois mille personnes.
En octobre 2011, il est invité par Julien Doré sur la scène de l'Olympia et, en novembre, il chante en duo Boby avec Louane.
Après une tournée de plus de cent dates, début 2013, Christophe choisit de donner sept concerts en France, sous le titre Intime Tour, avec une formation épurée (piano, synthés, guitare).
Christophe au festival des Vieilles Charrues 2014.
Le 18 mars 2013, Christophe sort un album d'inédits Paradis retrouvé (BMG).
En 2016 il collabore avec Jean-Michel Jarre à l'occasion de l'album Electronica 2 : The Heart of Noise pour le morceau Walking The Mile.
Christophe sort un nouvel album le 8 avril 2016, Les Vestiges du chaos, qui reçoit un accueil critique enthousiaste.
En 2019, Christophe est invité par les curateurs Martin Widmer et Marie Villemin du centre d'art de Neuchâtel (CAN) en Suisse à mettre en musique des entretiens qu'ils ont réalisés et montés de l'artiste Suisse Olivier Mosset. Pendant plus d'une année Christophe et Martin Widmer collaborent sur la réalisation de ce morceau qui sortira finalement sous forme d'un maxi 45t en juin 2019. Ce disque étonnant et inclassable restera comme l'une des publications les plus originales mêlant musique et art contemporain. Quelques mois plus tard, à l'occasion du vernissage de la grande rétrospective d'Olivier Mosset au MAMCO de Genève le 25 février 2020, son curateur Paul Bernard invite Martin Widmer à penser avec Christophe le projet de la version live du disque.
Christophe est en concert au centre culturel Robert-Desnos à Ris-Orangis le 13 février 2020.
Cinéma
En 1967, Christophe signe la bande originale du film La Route de Salina, de Georges Lautner, qui restera longtemps sa seule incursion musicale dans le domaine cinématographique.
En 2004, le film Les Mots bleus d'Alain Corneau est structuré autour de sa célèbre chanson éponyme. Ce film est également illustré musicalement par nombre de ses autres chansons.
On le voit, en 2006, faire une très courte apparition dans le film de Xavier Giannoli, Quand j'étais chanteur, avec entre autres Gérard Depardieu et Cécile de France. D'ailleurs, sa chanson Les Paradis perdus s'imposera très vite comme la chanson-titre de cette romance cinématographique moderne.
En 2014, Christophe apparaît dans le film Fils de de HPG, dont il compose et interprète la bande originale. Il compose également la musique d'Arrête ou je continue de Sophie Fillières sorti en 2014 et celle de Par accident de Camille Fontaine, sorti en 2015. En 2019, il participe au film Jeanne de Bruno Dumont dans lequel il joue un des personnages, compose et interprète la bande originale.
Mort
Souffrant d'un emphysème pulmonaire depuis longtemps, Christophe est hospitalisé pour insuffisance respiratoire à Paris le 26 mars 2020, avant d'être placé en réanimation. Transféré à Brest, il y meurt des suites de cette maladie le 16 avril 2020.
(Source Wikipédia)
C’était un de mes premiers 45 tours. Adolescente, je l’écoutais en boucle, à en faire crier mes parents et mes frères et sœurs. Une quinzaine d’années plus tard, je la chantais doucement à ma fille prénommée… Aline, tout en la berçant.
C’est donc bien sûr, cette chanson que je vous propose.
|