Synthèse du jury
Certes, ce mois-ci encore, nous n’avons reçu qu’un très faible nombre de poèmes, ce qui soulève à nouveau quelques questions.
– Quelles sont les raisons de cette démotivation ?
– Faut-il poursuivre ce concours qui perd progressivement tout son intérêt, ou en changer le concept, ou… ?
Les prochaines participations seront sans doute déterminantes pour orienter les réponses et les solutions à apporter.
Mais, dans ce numéro de notre journal, que soient sincèrement remerciés les élèves et ceux qui les accompagnent pour avoir poursuivi le plaisir d’écrire afin de partager leur réflexion, leurs mots, leurs émotions.
Les membres du jury expriment d’autant plus de satisfaction que les textes présentés sont exempts de fautes d’orthographe. La relecture conseillée porterait-elle ses fruits ?
Avec des mots simples pour les uns ou un vocabulaire plus recherché pour d’autres, les jeunes ont porté des regards différents sur la statue et son environnement. Une même révélation d’un jeu d’ombre et de lumière semble toutefois avoir rapproché les auteurs et leur texte. Perçues et exprimées différemment, ces nuances photographiques correspondent à des sentiments de tristesse ou de joie, entre rêves et réalité. Aurions-nous frôlé involontairement un des fondements du symbolisme ?
Les jurés ont remarqué cette fois encore le travail et l’écriture poétique de l’unique auteur extérieur à la Meuse, soulignant dans son poème une constante recherche de rimes qui réussissent à scander une richesse de mots bien posés dans des vers agréablement sculptés eux aussi. Et puisque la matière inerte et silencieuse de la statue évoque le caractère éphémère de la Vie désormais figée pour l’Eternité, relisons cet extrait de Mon rêve familier de Verlaine.
Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.
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