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Par Ellie et Patrick LAGNEAU

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Hector, le wagon et les vaches

Wagon hector

Un jour, Hector et Phil, son cousin en vacances chez lui, décident d’aller se promener dans la campagne.
En passant sur un chemin, assez éloigné de la maison et qui longe une forêt d’un côté et un parc à vaches de l’autre, ils aperçoivent, planté au milieu du parc, un vieux wagon de la SNCF, apparemment abandonné.

— Ben, qu’est-ce qu’il fait là, ce wagon ? demande Hector à son cousin Phil.
— Ben, je ne sais pas moi. Je n’habite pas ici. Peut-être qu’il servait d’abri à un berger…
— Ah ouais ? Tu as déjà vu des moutons dans un parc à vaches, toi ?
— Je n’ai pas dit qu’il y avait des moutons. J’ai juste dit que c’était peut-être un ancien abri de berger. C’est tout.
— Remarque, tu as peut-être raison. On va voir s’il y a quelqu’un ?
— Oh, ben oui ! Allons-y !

Ils franchissent donc la clôture en fil de fer barbelé, l’un au-dessus, l’autre en dessous, et s’approchent du wagon. Près de celui-ci, ils remarquent qu’une porte coulissante est fermée. Ils essayent de la tirer. Verrouillée.

— Ah zut ! Comment on va faire pour entrer dans le wagon ? dit Hector, déçu.
— Tu sais quoi ?
— Non.
— Il y a une échelle sur le côté qui permet de monter sur le toit. Peut-être qu’il y a une lucarne. On pourrait rentrer par là, suggère Phil.
— Oh ouais ! Tu as raison, tu n’es pas bête…

Hop là ! Sitôt dit, sitôt fait, Hector et Phil grimpent à l’échelle et se retrouvent sur le toit. Mais grosse déception : pas de lucarne !

— Mince ! On est montés pour rien.

Sans qu’ils s’en aperçoivent, un troupeau de vaches et de taureaux est arrivé autour du wagon.

— Waouh ! Et comment on va faire pour partir ? s’inquiète Hector.
— Ben, écoute, je ne sais pas… Attends, je crois que j’ai une idée… Tu vois, j’ai des chaussettes rouges. Je vais les rouler en boule et je vais les jeter loin.
— Ben pourquoi tu veux jeter tes chaussettes ?
— Tu n’as jamais vu à la télévision, dans les corridas avec les toréadors quand ils agitent une cape rouge pour attirer les taureaux ?
— Si. Et alors ?
— Alors, si je lance mes chaussettes rouges loin du wagon, les taureaux vont être attirés. Et pendant qu’ils iront voir les chaussettes, nous, on descendra vite fait, on se sauvera et on pourra sortir du parc.
— Bonne idée !

Phil enlève ses chaussettes, les roule en boule, prend son élan et vlan… les lance le plus loin possible.
Mais là, ni les taureaux ni les vaches ne bougent d’un poil.

— Oh, ben mince alors ! C’est foutu, dit Hector.
— Ben oui, c’est foutu.
— Comment on va faire alors ? On ne va pas rester là toute la nuit.
— T’inquiète ! Les vaches et les taureaux non plus. Il n’y a qu’à attendre.

Et assis sur le toit, ils attendent.
Cinq minutes.
Dix minutes.
Une demi-heure.
C’est seulement au bout de trois quarts d’heure que le troupeau, lassé qu’il ne se passe rien, s’éloigne vers un abreuvoir pour se désaltérer.
Bien heureux de cette aubaine, Hector et Phil en profitent pour descendre du toit par l’échelle et se sauvent en courant vers la clôture du parc.
Mais les vaches et les taureaux qui voient quelqu’un courir dans leur parc se mettent à courir aussi, et qui plus est, dans leur direction. 

— Oh là, il y a tout le troupeau qui nous court après, s’écrit Phil. Magne-toi, Hector, il faut qu’on arrive à la clôture les premiers !

Hector et Phil accélèrent leur course et, vaches et taureaux sur leurs talons, ils parviennent ensemble à la clôture. Phil se jette en roulant en dessous, Hector plonge par-dessus, juste au moment où le troupeau arrive sur eux.

— Waouh ! On l’a échappé belle !
— Punaise, tu as raison ! On a eu chaud.

Et les voilà, tous les deux à faire des grimaces, des pieds de nez, à tirer la langue aux vaches et aux taureaux, impassibles.

— Ah, ah, ah ! On les a bien eux, s’esclaffent-ils.
— Tu crois qu’on les a bien eus ? dit Hector.
— Ben oui qu’on les a bien eus, répond Phil en adressant de nouvelles grimaces au troupeau.
— Moi, je crois que c’est eux qui nous ont eus…
— Ah bon ? Pourquoi ?
— Ben regarde tes pieds ! On a oublié de récupérer tes chaussettes rouges…
— Oh, mince ! s’écrie Phil. Comment on va faire ?
— Attends ! Laisse-moi réfléchir… J’ai trouvé…
— Ah oui, dis-moi !
— Comme les vaches et les taureaux sont attirés par quelqu’un qui court, je vais courir le long du parc, à l’extérieur, bien sûr.

Et pendant qu’elles me suivront, toi tu rentreras dans le parc et tu iras récupérer tes chaussettes.

— Ouais, OK, tu as raison. Allez, vas-y ! À toute à l’heure !

Hector se met à courir le long du parc en faisant de grands gestes et le troupeau, effectivement, se met à courir avec lui. Et Hector va loin, loin, pour éloigner le plus possible les bêtes.
Pendant ce temps-là, Phil franchit à nouveau la clôture, galope à toute vitesse jusqu’au wagon pour ramasser ses chaussettes rouges, revient à toute vitesse, passe une dernière fois la clôture et peut enfin crier :

— C’EST BON, HECTOR, TU PEUX REVENIR, J’AI MES CHAUSSETTES!
— OK! JE REVIENS…

Et Hector fait demi-tour, reprend en courant le long de la clôture la direction de l’endroit où se trouve Phil, tout comme les vaches et les taureaux qui ne le lâchent pas d’un brin d’herbe.
Et il finit par rejoindre Phil.

— Ouf, ouf ! Oh là, là… je… je suis… essoufflé…
— Oui, peut-être, mais n’empêche… on les a bien eus !

Et pour savourer leur victoire, les voilà repartis tous les deux dans une longue série de grimaces, de pieds de nez et de langues tirées.

Mais les bêtes du troupeau, pas plus intéressées que cela, tournent le dos et partent continuer leur vie tranquille de vaches et de taureaux.

Et Hector et Phil, leur vie de gamins espiègles.

2020-10-Hector


Cette histoire est tirée d'un album pour enfants intitulé "Les histoires d'Hector... à lire aux enfants le soir, juste avant qu'ils s'endorment".
Vous découvrirez une dernière histoire dans le Porte-Plume de novembre.
Les illustrations sont d'Ellie et les textes de Patrick Lagneau.
L'album sera publié pour se glisser dans la hotte du Père Noël en décembre...

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