Plumeavu07 08 juillet aout2020 1

Un film, un spectacle, une exposition, un musée...

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Patrick LAGNEAU a vu pour vous...

 
GAUDI et DALI
aux Carrières de Lumières
des Baux-de-Provence 

Toutes les images peuvent être agrandies d'un simple clic

Un peu d'histoire sur le site

Albert Plécy et la Cathédrale d'Images

Albert Plécy, rédacteur en chef au Parisien libéré et président des Gens d'Images tombe en admiration devant les carrières des Grands-Fonds en 1975. Deux ans plus tard naît Cathédrale d’Images où des images géantes sont projetées sur les parois lisses de la carrière. Ce festival d'images s'est depuis renouvelé chaque année avec des thèmes différents. En 2009 avec son programme PicassoCathédrale d'Images accueille plus de 250 000 visiteurs et devient l'une des plus prestigieuses entreprises privées culturelles d'Europe.

Les spectacles Cathédrales d'images

Des diapositives projetées selon un timing musical précis ont illustré plusieurs thèmes : "Fééries de la mer" et "'L'Inde éternelle" en 1978, "Impressions de Van Gogh" et "Les plus belles nativités" en 1989, "Les Portes de l'Europe" et "Femmes, Anges, Madones" en 1992, "L'Or des Alpilles" et "Un hiver à Venise" en 1995, puis Paul Cézanne en 2006, Vincent Van Gogh en 2008, Pablo Picasso en 2009, mais aussi la projection de photographies de lieux comme "Venise" en 2008 et "Australie" en 2010.

Culturespaces et les Carrières de Lumières

En 2011, la ville des Baux-de-Provence confie la gestion des Carrières à Culturespaces, dans le cadre d’une délégation de service public, gestion contestée par la société Cathédrale d'Images occupante et créatrice des lieux depuis 1975. En 2012, Culturespaces rouvre le site sous le nom de Carrières de Lumières avec l'exposition "Gauguin, Van Gogh, les peintres de la couleur". Cette première exposition accueille 250 000 visiteurs. Au fil des années, le succès est au rendez-vous avec 560 000 visiteurs pour l'exposition "Chagall, Songes d'une nuit d'été" en 2016.

Les expositions immersives

Les expositions visuelles sont dites immersives, car les spectateurs se promènent au coeur des carrières au milieu de projections numériques qui reposent sur la conception d’une exposition multimédia unique en son genre, à partir de milliers d’images d’œuvres d’art numérisées, diffusées en très haute résolution via la fibre optique et mises en mouvement au rythme de la musique. Pour le servir, le concept AMIEX s’appuie sur une installation vidéo à la pointe de la technologie et un son spatialisé, adapté aux contraintes du lieu. Le dispositif AMIEX est en effet conçu sur-mesure pour épouser à la perfection le lieu qu’il investit, soit 7 000 m2 de surfaces de projection atteignant jusqu’à 16 mètres de hauteur aux Carrières de Lumières.
Les thèmes diffèrent chaque année :
- 2012 : "Gauguin, Van Gogh, les peintres de la couleur"
- 2013 : "Monet, Renoir... Chagall. Voyages en Méditerranée" 
- 2014 : "Klimt et Vienne"
- 2015 : "Michel-Ange, Léonard de Vinci, Raphaël. Les géants de la Renaissance"
- 2016 : "Chagall, Songes d'une nuit d'été" 
- 2017 : "Bosch, Brueghel, Arcimboldo" 
- 2018 : "Picasso et les maîtres espagnols" 
- 2019 : "Van Gogh, la nuit étoilée"
- 2020 : "Gaudi, architecte de l'imaginaire - Dali, l'énigme sans fin". 
C'est donc cette dernière exposition qui fait l'objet de ce "Plume a vu".

Antoni GAUDI et Salvador DALI

La confusion entre les dénominations "Cathédrale d'images" et "Carrières de Lumières" est facilement compréhensible.
Le public est plongé pendant le spectacle dans les carrières à l'état brut (Photo 1) et en une fraction de seconde, au même endroit, il se retrouve immergé littéralement dans une cathédrale virtuelle composée d'images numériques (Photo 2). Cet effet est réalisé dans le cadre de la partie consacrée à Dali. Et c'est le principe de toutes les expositions immersives.

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L'exposition 2020, d'une durée d'environ 55 minutes commence par...

Antoni GAUDI
Architecte de l'imaginaire

Gaudi

Antoni Gaudi est né le 25 juin 1852 à Reus, non loin de Tarragone en Espagne, au sein d'une famille de chaudronniers et il est mort le 10 juin 1926 à Barcelone.
Il a reçu, malgré ses origines modestes, une éducation soignée. Diplômé de la faculté des sciences de Barcelone, le futur génie de l'architecture fréquente les milieux intellectuels. Il découvre les prémices de l'Art nouveau et se passionne pour l'art néogothique, deux mouvements qui vont imprégner durablement son imaginaire, fortement empreint de spirituel.
Grâce au mécénat d'un richissime homme d'affaires barcelonais, Gaudi a couvert la ville de chefs-d'oeuvre : le parc Güell, fantasmagorie paysagiste tout en végétaux et en mosaïque, et sur le Passeig de Gràcia, la joyeuse et colorée Casa Batllò, du nom d'un de ses autres mécènes, et non loin de là, la Casa Milà (Photo 3), plus connue sous le nom de La Pedrera ("carrière de pierre" en catalan), et bien sûr, le Temple Expiatori de la Sagrada Familia (Photo 4), basilique de Barcelone commencée en 1882 et dont la fin du gros oeuvre n'est prévue que pour 2026 et la décoration en 2032.

Casa milla Sagrada
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Pour appréhender d'un coup d'oeil l'oeuvre de Gaudi et en même temps le principe des expositions immersives des Carrières de Lumières, je vous propose l'introduction en vidéo de la première partie qui lui est consacrée...

Il est évident que je ne peux vous proposer l'intégralité de l'exposition en vidéo, aussi je vous en propose un florilège en quelques photographies. 

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Salvador DALI
L'énigme sans fin

Dali

Qui n'a jamais entendu parler du génie suréaliste et déjanté de Dali ? Les moins jeunes se souviendront de sa célèbre déclamation publicitaire : 

Mais intéressons-nous à l'artiste d'un peu plus près puisque cette exposition 2020 lui est aussi consacrée.
Salvador Dali i Domènech, premier marquis de Dali de Púbol (titre attribué par le roi Juan Carlos) est né à Figueras le 11 mai 1904 et mort dans la même ville le 23 janvier 1989. Connu comme peintre, il est aussi sculpteur, graveur, scénariste et écrivain catalan espagnol.
C'est en 1929 qu'il devient surréaliste à part entière et invente la méthode paranoïaque-critique. Les thèmes qu'il aborda le plus fréquemment furent le rêve, la sexualité, le comestible, sa femme Gala et la religion. La Persistance de la mémoire (Photo 5) est l'une de ses toiles surréalistes les plus célèbres et LChrist de Saint Jean de la Croix (Photo 6est l'une de ses principales toiles à motif religieux.

Dali memoire Dali christ
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Artiste très imaginatif, il manifestait une tendance notable au narcissisme et à la mégalomanie qui lui permettait de retenir l'attention publique, mais irritait une partie du monde de l'art, qui voyait dans ce comportement une forme de publicité qui dépassait parfois son œuvre.
Est-il possible de comprendre et d'expliquer la personnalité complexe de ce personnage qui a marqué de son empreinte le XXe siècle ?
Sans entrer ici dans la complexité d'une analyse psychiatrique, j'aimerais juste vous faire part d'une découverte personnelle faite au cours de ma visite et qui pourrait apporter un embryon d'explication sur les chemins psychologiques tortueux qui auraient pu façonner le personnage.
Aussi étrange que cela puisse paraître, Salvador Dali est né... deux fois ! En effet, Salvador, premier enfant du couple Dali, n'avait que 22 mois lorsqu'il succomba en 1903 d'une méningite. Neuf mois après ce deuil tragique, un autre garçon venait au monde, également prénommé Salvador. Lui vivra et se construira dans cette absence. Il grandit dans la chambre de son frère défunt, est habillé avec ses vêtements, scrute chaque jour la photo d'un fantôme qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau et qui trône dans le salon familial. Cette mort imprime le psyché de l'artiste qui confesse dans La vie secrète de Salvador Dali : "Toutes les exentricités que je commets, toutes mes incohérences sont la marque de ma vie. Je veux me prouver que je ne suis pas le frère mort, mais le vivant. Comme dans le mythe de Castor et Pollux : en tuant mon frère, j'ai gagné pour moi l'immortalité.

Je vous propose maintenant, pour terminer, un montage vidéo d'extraits de l'exposition "Dali, l'énigme sans fin" sur fond musical de Pink Floyd. Sur le choix de cette musique, le réalisateur de l'exposition, Gianfranco Iannuzzi, explique : "C'est un choix qui fait écho au surréalisme Dalínien et c'est la rencontre d'icônes marquantes du XXe siècle. Expérimentant sans cesse et rejetant tout mécanisme rationnel, ces artistes de la peinture et de la musique partagent un univers puissant où visions obsessionnelles et virtuosité technique se mêlent."

Si vous souhaitez voir l'intégralité de cette exposition immersive et que vous descendez dans le sud cet été, faites un petit détour par les Baux-de-Provence...

Baux

... et vous en prendrez plein les yeux !

Exposition Gaudi - Dali
Carrière des Lumières
13520 Les Baux de Provence

(Jusqu'au 3 janvier 2021)

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