Les trois poèmes choisis à partir de la photo de mars
8 poèmes reçus
SYNTHÈSE DU JURY
Les membres du jury tiennent d’abord à saluer les élèves du lycée Sainte-Anne pour leur entrée au sein de ce concours et à remercier également celles et ceux qui les ont incités à y participer.
Cette route, dont le rapport avec certains textes ne s’est pas toujours révélé évident, nous a permis d’aborder vos univers, de croiser vos espoirs ou vos douleurs, de traverser différents paysages souvent intérieurs ressemblant fort à ceux tourmentés de l’Amour. Nous nous sommes même arrêtés sur le bord du ruban de votre vie, un peu comme des sentinelles, ou comme un vieux Combi rouillé qui pourrait presque ressembler à chacun de nous.
Pas toujours aisé, ce Chemin jalonné de souffrances !
Prévert, dans des vers à double sens y transforme les vieillards, ou les vieux sages, en poteaux indicateurs de ciment armés.
Le droit chemin
Á chaque kilomètre
Chaque année
Des vieillards au front borné
Indiquent aux enfants la route
D’un geste de ciment armé.
(Extrait de Paroles)
Vous avez pour la plupart émis de belles et profondes idées que vos sensibilités ont su exprimer avec des vers qui nous ont séduits. Les jurés en ont relevé certains qualifiés de magnifiques.
Vos textes font honneur au Printemps des Poètes et vos mots y laissent de jolies traces.
Toutefois, nous trébuchons encore sur quelques énormes fautes d’orthographe évitables, souvent pénalisantes pour le classement, et nous nous perdons parfois dans des successions d’images certes empreintes d’un vocabulaire poétique mais dont la compréhension s’avère très difficile.
Bref, vous n’aurez pas d’appréciation du genre : « Peut mieux faire » mais plutôt, « Peut faire encore mieux ! »
Rendez-vous, nous le souhaitons, le mois prochain ?
Et si nous confiions la conclusion à Black M ?
Sur ma route, oui
Il y a eu du move, oui
De l'aventure dans l'movie
Une vie de roots
Sur ma route, oui
Je n'compte plus les soucis
De quoi devenir fou, oui
Une vie de roots
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Fanette BIOCALTI
2de 10
Lycée Margueritte
VERDUN
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Westfalia
Arrêtée au milieu de la route
Elle fixe les montagnes
Pas le moindre bagage dans la soute
Ses yeux jaunes semblent dire avec hargne
Combien elle a roulé, peu importe le temps
Là où elle est allée
Soleil, neige, pluie et vent
Maintenant elle a l'air abandonnée
La rouille commence à la gagner
Peut-être qu'elle ne démarre plus comme il y a longtemps
Peut-être que son éclat est en train de s'en aller
Mais au fond, elle est toujours la même qu'avant.
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Lucie
BRACHER
2de 2
Lycée
Sainte-Anne
VERDUN |
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Malheur
C’est sur cette route
Au milieu des champs
Que je courais après toi
Mon amour
Le vent sifflait dans mes oreilles
Le ciel se couvrait
Comme s’assombrissait mon cœur
J’aurais ri si mes yeux ne pleuraient pas déjà
Les collines étaient spectatrices de mon malheur
Elles regardaient de haut ce qui les entourait
Elles voyaient cette nature
Où passait juste une route
Sur cette voie je me trouvais détruite
Tu étais celui qui guidait mes pas
Pour toi
J’aurais ramené toutes les étoiles de l’univers
Pour toi
J’aurais tout donné
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Arthur
DURING
2de 1
Lycée
Sainte-Anne
VERDUN
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Périple
Route de tous les bohèmes ;
Des pèlerins de Compostelle à ceux de Jérusalem.
Du sable fin aux terres fertiles ;
Tu m’emmènes aux lieux-dits comme à la plus grande des villes.
Le Styx mène au Tartare ;
La route pleine de brouillard ;
Mains tendues vers leurs nectars ;
Les dieux guident, seulement en vieillards.
Qu’importe la destination ;
De tous les sages, toi seule a la raison.
Qu’importe sa raison ;
Le passager choisit toujours la bonne destination.
Ce n’est pas avec une rime qu’on fait un poème ;
Ce n’est pas avec une histoire qu’on fait un mythème ;
Ce n’est pas avec une note qu’on fait un requiem ;
Mais c’est avec une route que l’on va en Bohème.
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