Par Marie-Josée AMBARD
USA, Turquie, Inde, Chine
(Toutes les photos peuvent être agrandies d'un simple clic)
Pour alimenter la rubrique « Globe Tr’Auteurs », je me suis posé la même question que ce grand-père : quel pays choisir ? Après réflexion, j’ai opté pour plusieurs destinations : États-Unis, Turquie, Inde, Chine, un pot-pourri de pays en quelque sorte !
Rassurez-vous, le commentaire pour chacun sera bref. Je ne vous relaterai que des événements qui m’ont étonnée, souvent amusée et qui je l’espère vous étonneront et/ou vous amuseront.
En voyage donc à travers le monde en avion et pourquoi pas en calèche parfois ?
États-Unis
Partons tout d’abord pour la côte Ouest des États-Unis et observons les paysages grandioses et désertiques de l’État du Nevada, véritable livre de géologie à ciel ouvert. Vous vous sentez en parfaite osmose avec la nature quand, soudain à votre grande surprise surgissent, hors du sable, parfaitement alignés, d’immenses casinos. Terminée alors votre méditation car l’endroit est, on ne peut plus animé, avec un va-et-vient incessant de bus, de voitures. Les voyageurs qui en descendent s’engouffrent comme aspirés dans ces bâtiments… situés le long de la frontière de l’État voisin où les jeux d’argent sont interdits ! Aux États-Unis, les lois varient d’un état à l’autre et créent parfois des situations cocasses qui interpellent !
À New York (Côte Est – naturally !), ce n’est pas une légende : un nombre incroyable de taxis de couleur jaune sillonnent la ville. Au premier signe, comme au cinéma, ils s’arrêtent et acceptent de vous conduire une ou deux rues plus loin, sans maugréer. Toute course même éclair est une aventure en soi car l’état des véhicules est variable lui aussi et il n’est pas rare de se retrouver assis sur des banquettes complètement défoncées, avec un chauffeur incontestablement mélomane, son poste radio hurlant à vous fendre les tympans. Les chauffeurs prétendent ne pas parler français et pourtant avant de descendre, ils sont parfaitement capables de prononcer cette phrase sans aucune incorrection : « Pas un petit pourboire pour le chauffeur, Madame ? ». Conclusion : aux États-Unis comme en France, les gens sous-estiment leur niveau en langue étrangère !
Turquie
Petit conseil : si d’Antalya, vous souhaitez vous rendre en Cappadoce où - vous vous êtes renseignés sur un site météorologique - les températures seront élevées, n’emportez pas uniquement des tenues d’été dans votre valise, car il vous faudra au préalable traverser les Monts Taurus avec leurs sommets enneigés culminant entre 3 000 et 3 700 mètres et leur température glaciale. Vous éviterez ainsi d’être transis, gelés, congelés… Je peux témoigner que sandalettes en plastique, bermuda et tee-shirt légers ne sont pas adaptés !
De petite superficie, la Cappadoce est très pittoresque avec ses habitations troglodytiques de couleur claire. Son survol au petit matin en montgolfière, s’avère un moment de pur bonheur. Ce n’est pas une mais cent montgolfières qui s’élèvent ensemble dans le ciel, le parant de mille couleurs, dans un calme et une quiétude qui vous émeuvent. Chacune d’elles atterrit sur une remorque qui lui est destinée au sol. Des personnes attendent pour amortir l’impact de la nacelle. Une maîtrise et une organisation parfaites ! Chapeaux bas, Messieurs pour vos compétences ! (Ce jour-là, il n’y avait pas de dames.)
Inde
Le rapport à la mort en Inde est bien différent de celui de nos sociétés occidentales. Ce n’est pas la crémation qui m’a surprise, c’est le fait que les défunts ne soient pas cachés. Entourés d’un simple drap, posés sur des brancards souvent modestes, accompagnés de leurs proches, ils sont véhiculés vers le bûcher funéraire, dans des rues bondées, sans que cela semble choquer la population qui tout en étant respectueuse, n’en continue pas moins de vaquer tranquillement à ses occupations.
Mais passons à un sujet plus joyeux : les vaches sacrées ! En avoir connaissance est une chose, vivre avec en est une autre ! Ces dames se promènent où bon leur semble, se couchent au milieu des ronds-points, chapardent de la nourriture sur les étals, répandent leurs déjections sur les trottoirs, sur les chaussées, rentrent dans les maisons… Les Indiens y perdent parfois leurs nerfs et même sacrées, elles ne sont pas à l’abri d’un coup sur les hanches pour les forcer à une modification d’itinéraire... J’ai photographié cette vache intéressée par l’intérieur de la demeure avant de quitter précipitamment la rue. Et dire que je ne connaîtrai jamais la fin de l’histoire…
Chine
Je vous emmène, pour terminer notre voyage, à Hong Kong. À l’évocation de cette ville, trois adjectifs me viennent immédiatement à l’esprit : futuriste, impénétrable, déconcertante.
Futuristes sont les immeubles dans leur architecture, de journée… comme de nuit car chaque soir, à heure précise, « ils se donnent en spectacle en une Symphonie des Lumières ». Des dizaines d’immeubles s’animent alors sous vos yeux avec grand renfort de lasers, d’écrans géants, le tout bercé de musique. Époustouflant !
À Hong Kong, les nombreux édifices religieux sont des lieux de vie très animés. Des marchands s’y trouvent à proximité immédiate car les croyants achètent des offrandes destinées aux dieux pendant leurs prières. L’atmosphère est joyeuse. Les adultes parlent, plaisantent, les enfants jouent. On pourrait se croire sur un marché. Mais quelques détails vous prouvent le contraire : les nombreux « diseurs de bonne aventure » par exemple, avec leurs échoppes à ciel ouvert qui interpellent les clients potentiels. Et ça fonctionne ! On vient découvrir en famille, avec des amis, son avenir. Rien n’est caché. Aucune gêne. Déconcertant ! J’ai été sollicitée - vous l’imaginez bien - mais j’ai refusé car l’écouter en langue chinoise, moi qui n’en parle pas le moindre mot…
Avec une densité de plus 6 000 habitants au km², vous pensez que l’homme est devenu maître de cette région, que la nature à l’état pur n’existe plus. Erreur ! En quittant cette ville par bateau pour un voyage d’une vingtaine de minutes, vous vous retrouvez sur une île totalement déserte où seuls des sentiers bétonnés attestent de la présence humaine. Ne pensez pas vous en éloigner, car la forêt est dense, touffue, vraiment impénétrable, au sens propre du terme. Incroyable ! J’y ai d’ailleurs croisé des singes en liberté et essayé en vain d’établir un dialogue. Mais comme ils étaient supérieurs en nombre et en force, je me suis immédiatement éloignée de la zone qu’ils considéraient comme leur propriété privée. Une petite peur tout de même !