par Daniel DUBOURG
Tagada tsoin tsoin !
Nombreux sont ceux qui, au fil des siècles et depuis qu’existent lecture et écriture, ont eu du fil à retordre avec cette langue française qui, pour être admirable, n’en comporte pas moins de nombreux écueils de tout genre, à commencer par ces phonèmes qu’on traduit en graphèmes oi, oin, io, ion… Ici, je vous fais grâce de la transcription phonétique de l’API, l’alphabet phonétique international. Rien qu’à évoquer ces phénomènes, on s’interroge sur le genre de supplice qui nous attend.
Eliminons tout de suite babouin, marsouin, bédouin, tous trois trop faciles à écrire et déchiffrer. Hum !
Par contre, intéressons-nous à ces choits qui n’ont pas le chiox ou à cet avoin tombé dans le fion, non loin du champ d’avione du père Elio.
Et pourquoi des shampions font-ils la promotoin de champooings ?
De lion, le loin a été témion de la collisoin ayant eu lieu entre un camoin et une vioturette sans permis, devant la fiore de la ville de Fiox ou de Loyn. À moins que ce ne soit à Tourcoig… En tous cas, la petite choitte s’est retrouvée sur le tîot Une ambulance et les représentants de la lio sont vite arrivés sur le rond-piont (ou le roint-pond, je ne sais plus…) où siégeaient des gilauts jeunes.
Et quelle ne sera pas la satisfactoin du joueur qui aura réussi l’expliot de marquer des pionts !
Intéressons-nous enfin aux oignons qui entrent dans la compositoin de nombreuses préparatoins culinaires.
Donc, oignons-nous ! Il faut s’oindre, prendre soin de soi, se prélasser dans la soie parce que ça soigne, bien des gens en témoignent.
« J’oins mon conjoint en juin, avec du benjoin », me disait Louane, une adjointe des douanes de Roanne.
« Il faut qu’on s’oigne, et quand tu t’oins, au moins, tu te sens bien ».
Fort de ce conseil, je joignis donc une amie (et pas des moindres !), une copine au poil, de Joigny ou de Joinville, qui avait pris le voile ou mis les voiles, pour qu’elle vienne m’oindre avec soin. Elle vint et m’oignit ; et me pria de l’oindre aussi.
Les soucis de la langue étaient bien loin quand nous fûmes oints. Nous dégustâmes des coings, des poires et des poireaux. Et des fraises, des fraises tagada… Tagada tsoin tsoin !