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Par Daniel DUBOURG

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Les illustrés de mon enfance
(Première partie) 

J’avais dix ans lorsque j’ai pris en main le premier illustré de mon enfance. Jusque là, j’avais puisé mes lectures dans des ouvrages fort différents dont j’ai oublié le nom.

La période d’après-guerre, propice à la nouveauté fut celle de la naissance de petits livrets, pour la plupart imprimés en noir et blanc, d’un format approchant le A5, si ma mémoire est bonne.

Mickey Un seul à ma connaissance faisait figure de petit journal (et il en portait presque le nom).C’était “Le journal de Mickey”, hebdomadaire aux nombreuses rubriques mêlant BD, textes, jeux, devinettes. Parmi elles, on trouvait l’incontournable “Saviez-vous que ?” de Jiminy Cricket, le grillon. Oui, Mickey faisait son grand retour, redessiné et de neuf vêtu. Il y avait Donald, Loulou, Riri, Fifi, Pat Hibulaire, P’tit Loup et Grand Loup, et bien d’autres encore. J’allais faire connaissance de Peter Pan, du capitaine Crochet et de la fée clochette. À cette même époque, une radio consacrait même une émission tout

aussi quotidienne à la diffusion desdites rubriques.

C’est sans doute vers ces années-là que j’ai vu arriver les premiers Walt Disney. Finalement, la rigueur historique des souvenirs n’est pas si importante ; elle peut même s’effacer devant l’abondance de cette déferlante de littérature populaire et enfantine.

Pour la première fois de ma vie, je tenais en main, je lisais autre chose qu’un livre classique.

Jiminy

Comment aurais-je pu passer à côté des fameux Pieds-Nickelés et des coups fumants accomplis par ce fameux trio dont les noms prêtaient à rire, puisqu’empruntés à l’argot. Il y avait Croquignol, le grand blond mal rasé au long nez (croquignolet

Piedsnickeles signifie joli), Ribouldingue (une ‘ribouldingue’ est une fête organisée après un méfait réussi), le gros barbu édenté aux cheveux hirsutes, et enfin Filochard (un ‘filochard’ est un fuyard), le petit borgne moustachu. Ils inventaient toujours des stratagèmes ingénieux et farfelus (cambriolages, casses…) qui leur assuraient un certain profit. Comment s’étonner alors qu’ils aient rapidement la police à leurs trousses ! Ces trois compères, au langage fleuri et imagé, astucieux et rigolards en diable, tournaient tout en dérision et adoraient braver l’autorité installée, ce qui les faisait passer pour hors-la-loi et bandits de grands chemins. Bon nombre d’articles sur la toile témoignent de leur influence sur des auteurs et des metteurs en scène.

Bien entendu, il faut évoquer les incontournables Pam et Poum, les deux frères qui, à coup de farces vont faire rire aux éclats, à travers les continents, plusieurs générations de lecteurs grands et moins grands.

Les aventures se passent sur une île où règne un drôle de roi de pacotille. On trouve là des personnages „hétéroclites”, qui semblent n’avoir aucune raison de se côtoyer : les fameux jumeaux, éternels farceurs, sans cesse grondés par l’Astronome et miss Ross, deux grandes personnes particulièrement rigides. Il y a aussi le capitaine, autoritaire, à la main leste, adepte de la fessée, et enfin, tante Pim, brave dame ronde, reine de la pâtisserie, et forte femme au chignon, qui prépare de succulentes tartes. Elle se tue à la tâche pour s’occuper de la maison et des facétieux chérubins Pam et Pim

Poum, pendant que le Capitaine, gros barbu, et l’Astronome farfelu et drôlement vêtu, ne pensent qu’à dormir, à boire du cidre ou à jouer aux cartes. Ces gros paresseux évitent à tout prix les travaux que Tante Pim veut leur donner. N’oublions pas non plus Adolphe, petit garçon vantard, et sa sœur Léna, enfants de Miss Ross.

Bibi

Dans la même veine, on retrouve Bibi Fricotin, un jeune garçon facétieux et redresseur de torts, détective en herbe et aventurier solitaire, toujours accompagné de son fameux ami noir, Razibus Zouzou, qu’il a rencontré dans un port. Une forte amitié les unit, et jamais, si ma mémoire est bonne, il ne transparaît d’allusions ou de comportements racistes. Bibi Fricotin, c’est encore une création de Louis Forton, le “père” des Pieds-Nickelés…
Voilà pour ce qui est grosso modo de la littérature facétieuse. Le tour d’horizon ne serait pas complet si je n’évoquais pas d’autres sortes de lectures.

Ce sera pour la prochaine fois…

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