Par Daniel DUBOURG
Cet été-là
de Véronique Olmi
Coutainville, bourgade chic installée au bord de la Manche. Depuis quelques années, des couples se retrouvent dans la grande maison de Delphine et Denis, pour un week-end de 14 juillet : promenades, baignades, cheval, tennis... Il y a aussi Nicolas et Marie ; et puis Lola qui vient, accompagnée chaque fois, d'un nouveau compagnon. La quarantaine, reporter, donc indépendante, elle ne se fixe pas. Quelques enfants sont là, collégiens ou lycéens, qui ont fait la connaissance d'un autre adolescent qui intrigue certains adultes.
Ces retrouvailles rituelles et coutumières sont l'occasion de bien des échanges entre les différents occupants de la villa dans laquelle chacun a vite fait de trouver sa place.
On parle de choses et d'autres. Bien sûr, comme le temps a passé, on prend des nouvelles, on s'enquiert de ce que chacun fait et devient. La vie coule et passe, quotidien ralenti.
Il y a des moments d'échanges plus ou moins longs, pris à la volée ou convenus comme des rendez-vous. On parle de soi, des autres, de tout ce qui a bien pu advenir au cours de ces mois où les rencontres ont été rares ou inexistantes.
L'auteur nous invite à entrer dans cette maison pour y croiser ses occupants. On peut les accompagner sur la plage ou en promenade.
Ainsi, vous surprenez les conversations, les soucis, les projets, les états d'âme de ces vacanciers. Il y a aussi, avec cette vie dans laquelle chaque ami avance, les profondes transformations qui s'opèrent dans les corps et les esprits, accompagnées de leurs doutes et leurs hésitations, tout autant que les interrogations du lendemain. Car chacun vieillit et change. Par leur présence, leurs réflexions et leurs comportements, les enfants ne manquent pas non plus d'en rajouter, bien involontairement. C’est qu’ils grandissent, tout près.
La réussite de ce roman, outre la qualité de son écriture, semble résider dans le fait que l'auteur, par petites touches progressives, nous fait partager de nombreux et divers moments où se retrouvent les uns et les autres, pêle-mêle ; moments au cours desquels elle raconte ce qui se passe en chacun d'eux, qu'il s'agisse de projets, de bilans, de craintes ou d'incertitudes.
Certes, l'action est rare et, à ce titre, on pourrait rester sur sa faim. Pour autant, chaque petit événement sert de stimulus aux conversations, aux échanges, et vient les nourrir en révélant, découvrant ou stigmatisant quelque chose de personnel, d’enfoui, de redouté, parfois.
Cela se passe cet été-là. Ensuite…