SYNTHÈSE DU JURY
Les membres du jury, il faut bien l’avouer, sont déçus que la photo proposée pour le concours de mai n’ait inspiré que quatre textes. Sans doute un pour chacun des chevaux blancs composant l’attelage du char solaire traversant le ciel d’est en ouest depuis l’origine du Temps.
Pour certains d’une génération précédente, cette lumineuse monture les aurait sans doute poussés à reprendre le refrain de la complainte de Paul Fort - tous derrière et lui devant - ou de fredonner la ballade du cheval irlandais Stewball, maintes fois adaptée.
Crin-Blanc, camarguais sauvage apprivoisé par le jeune Folco aurait sans doute pointé le bout de ses naseaux, au coin d’un vieux souvenir cinématographique.
Nahar, cheval d’Oromé ou Snawmana, monté par Theoden de Rohan lors de la guerre de l’Anneau aurait pu apparaitre aux plus jeunes, tout droit échappé des pages de l’œuvre de JRR Tolkien…
Remercions alors les auteurs qui nous ont fait partager leurs poèmes, souvent empreints de tristesse, de mélancolie, de gravité, certes avec quelques maladresses, mais aussi de bien jolis mots d’une grande sincérité.
Si la publication du palmarès mensuel suffit à dévoiler les textes ayant le plus touché les membres du jury, ces derniers tiennent à complimenter tout particulièrement le poème Le Cheval et l’Oiseau, tant pour le fond que pour la forme. Superbe travail ! Faudra-t-il un jour ajouter un nom à la liste des fabulistes, Ésope, Phèdre et La Fontaine ? Ils ont eux aussi, bien avant ce Porte-Plume de juin, moralisé sur les désirs jaloux en nous invitant à les réfréner.
Junon en colère ne répond-elle pas au paon qui se plaint de ne savoir chanter :
Tout animal n’a pas toutes propriétés,
Nous vous avons donné diverses qualités
Les uns ont la grandeur et la force en partage…
Pour ajouter une note d’humour, le héron garde-bœufs, même perché sur la croupe d’un cheval, vous en veut quand même un peu pour l’avoir confondu avec une mouette bigrement rieuse depuis !
En vous remerciant encore, nous vous souhaitons de toujours pouvoir croiser Pégase sur votre route pour le chevaucher. Peu importe où il vous emmènera. L’important réside dans l’instant du galop, de l’envol, dans le plaisir des cheveux ébouriffés, de l’âme décoiffée, du sentiment de liberté…
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