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Assurément, il s’agit d’un huis clos. Il se tient quartier Blandan, à Nancy, dans une coquette maison Art nouveau occupée par Line et Romain, les jeunes époux. Elle est passionnée par son travail et lui se morfond au premier, sur son fauteuil roulant. Gabrielle leur belle-sœur veuve habite là, aussi. Au deuxième.
Les jours se suivent et se ressemblent dans cet espace cloisonné où chacun reste à sa place, à son « niveau ». À l’exception de ceux qui rythment le quotidien, peu de mots sont échangés. Martin, que Gabrielle ne supporte pas, se faufile partout.
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Martin, c’est le chat qui en entend beaucoup. S’il avait la parole… Mais peut-être est-ce mieux ainsi. De toute façon, il tient une place énorme dans la maison. Celle que lui donne Line qui le considère comme un humain ; celle que dénonce la belle-sœur, qui observe et analyse faits et gestes sans mot dire.
La cohabitation s’avère peu à peu problématique, les relations engoncées dans le non-dit permanent, tendues. Tout pourtant semblait huilé et harmonieux entre les occupants. Trop figé, cependant.
L’auteure, qui ouvre toutes les portes, visite les pièces, observe chacun, relate événements, pensées et comportements avec minutie, va peu à peu faire monter la pression en nous plongeant dans une atmosphère faussement douillette et feutrée, qui devient vite lourde, étouffante, irrespirable.
Qu’est-ce qui va changer, bouger enfin ? Le lecteur aura tout loisir de formuler plusieurs issues, dont l’une s’avérera (peut-être) exacte, pris dans ce huis clos où tout s’obscurcit au fil des pages.
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