Comme un ours
Interprétée par Alexis HK
« Chers tous,
Je suis heureux de vous présenter mon nouvel album, « Comme Un Ours ».
Comme son nom l’indique, ce disque trouve ses racines dans la solitude et l’isolement. Mais ses racines seulement.
Je me suis isolé le temps de l’écriture pour ressentir vraiment la nécessité de l’autre, l’insoutenable projet de la solitude absolue.
Puis je l’ai partagé avec un co-réalisateur, Sébastien Collinet…
Puis un violoncelliste et un ingénieur du son sont venus nous épauler.
Il ne s’est pas fait dans un studio à moquette épaisse, il s’est fait chez moi à la campagne, puis à la ville. Je voulais qu’il ressemble à son époque.
Celle où nous sommes si seuls mais en communication permanente.
Celle où l’avenir n’est plus un acquis, où l’espoir s’invente d’un jour à l’autre.
Celle qui nous rend hagards parfois…
Je voulais des grooves lancinants et des angoisses partagées, mais aussi me rassurer avec une femme, un enfant et un chien.
Je voulais me retrouver, et vous retrouver.
J’espère qu’il vous plaira.
Merci.
Alexis. »
Alexis HK est un poète funambule : en équilibre, il chante avec humour mais sans cynisme, avec tendresse mais sans fadeur. Une qualité salutaire au milieu de la grisaille. Après le succès des « Affranchis », couronné par un Olympia en 2010, et de son spectacle « Georges & moi » en 2015, Alexis a pourtant voulu rentrer dans son antre. De là est né « Comme un ours », projet de solitude intentionnelle dans lequel le chanteur, d’habitude si friand de collaborations, tient les commandes de A à Z. Mais les événements de 2015 ont fait trembler la plus profonde des cavernes, et même isolé au milieu du vignoble nantais, l’ours volontaire s’est retrouvé plongé tête la première dans un monde qu’on ne peut plus tourner en dérision. Il écrit alors la noirceur, la violence, et la peur en empruntant aux styles musicaux émergents leurs rythmiques électrisées et électrisantes qui remplacent les traditionnelles batteries, leurs loops aux basses lancinantes, et les syllabes martelées comme des halètements qui s’abattent frénétiquement sur les consonnes les plus dures. Il ne fallait pas en rester là : Alexis sait qu’il faut toujours revenir à cet espoir inébranlable sans lequel créer ne sert à rien. Cet espoir-là, c’est dans la chanson qu’il le trouve depuis toujours, dans les fables simples des conteurs à la voix érodée, à la manière d’Arthur H, Thomas Fersen et des voix chaudes de Benjamin Biolay et Bertrand Belin.
Car même s’il explore dans cet album de nouvelles esthétiques plus sombres, la chanson reste toujours pour lui un point d’amarrage.
Fasciné par Georges Brassens et Renaud qui parviennent à captiver l’assemblée avec un texte, une guitare et quelques traits d’humour, déjà, l’ado timide et un peu ours nourrissait un rêve plutôt raisonnable : réussir à chanter une chanson devant un public.
Propos tirés du site : https://www.alexishk.com
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On raconte qu’il vit seul
Depuis si longtemps
Qu’il engueule ses glaïeuls
Comme si c’étaient ses enfants
On raconte que le soir
Il met deux couverts
Et prépare le dîner
À son pote imaginaire
Comme un ours bipolaire
Un ermite en colère
En apesanteur
Entre les deux hémisphères
Dans ses jours amers
Son regard se perd
Entre l’eau et le feu
Qui clashent
Dans sa chair
On raconte qu’elle vit seule
Depuis si longtemps
Qu’elle console son aïeul
Comme s’il était vivant
Toutes ses âmes sœurs
Se sont évanouies
Au fin fond du néant
De son âme envahie
Par des ours bipolaires
Des ermites en colère
En apesanteur
Entre les deux hémisphères
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Dans ses jours amers
Son regard se perd
Entre l’eau et le feu
Qui clashent
Dans sa chair
Ils n’étaient pas
Les seules âmes seules ici-bas
Mais les solitaires
Ne se rencontrent pas
Ils n’étaient pas les seuls
À faire de leur lit
Une base arrière
À la mélancolie
Comme ces ours bipolaires
Ces ermites en colère
En apesanteur
Entre les deux hémisphères
Dans tes jours amers
Ton regard se perd
Entre l’eau et le feu
Qui clashent
Dans ta chair
Ours bipolaires
Ermites en colère
En apesanteur
Entre les deux hémisphères
Dans tes jours amers
Ton regard se perd
Entre l’eau et le feu
Qui clashent
Dans sa chair.
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