Pour comprendre pourquoi Françoise écrit, il faut savoir que toute sa jeunesse, elle a été bercée par les récits de sa mère, restée seule pendant la guerre avec deux enfants et ne sachant si son mari était seulement encore vivant. Et ceux de son père, qui parfois commençait à parler et s’arrêtait, car l’on ne tire pas gloire de se battre, même si c’est pour défendre les siens et son pays.
Pendant sa scolarité, vers 14 ans et après un très grave accident (elle est passée au travers d’un toit de grange de ferme et elle est tombée avec deux amis au milieu de matériels agricoles, dans les deux seuls mètres carrés vierges de toutes herses, griffes ou autres). S’en est suivi : hôpital où tout son corps a été plâtré. À la rentrée scolaire suivante, pension chez des sœurs à Argenteuil, avec uniquement des femmes comme professeures.
Mais ses parents ayant du mal à payer et s’en étant rendue compte, elle a donc demandé à quitter ce pensionnat, pour apprendre en 6 mois : la sténographie, dactylographie et comptabilité, en cours accélérés dans une école privée. C’est donc après les grandes vacances, ses diplômes en poche, qu’elle est allée travailler dans une compagnie d'assurances à Paris, puis, libre comme l’air, d’elle-même elle a changé de place, pour gagner toujours plus. Toutefois elle donnait sa paye à ses parents, juste retour des choses ; mais lorsque le train et la cantine étaient payés…
Ensuite elle a appris la typographie et la diatype, machine où un film est insolé pour chaque lettre, le plus souvent pour des annonces publicitaires, pour finir sa carrière responsable d'un atelier de photocomposition, sur du matériel imposant : de très gros ordinateurs, avec de la bande perforée et des films à développer… Mais là, même si elle adorait l’écriture, elle n’avait pas le temps. Puis à la retraite, elle est partie habiter la Bretagne avec son époux ; région chère à son cœur. C’est pourquoi, elle y a écrit cinq polars bretons. Aujourd’hui elle a sept livres à son actif, dont seulement les deux derniers en vente, les autres étant épuisés.
Si elle a un regret, c’est de ne pas avoir repris l’écriture avant, bien des années avant. Elle trouve que c’est une passion tellement enrichissante, même si elle est dévorante. Lorsqu’on lui dit « Je voudrais écrire, mais je n’ose pas » sa réponse est  « Essayez ! Tant que vous ne l’aurez pas fait, vous ne pourrez savoir, essayez, s’il vous plaît. »