Une chanson, les paroles,
la vidéo d'un artiste, présentées par Lily FOX
Quatre murs et un toit de Bénabar
Doit-on encore présenter Bénabar ? De son vrai nom Bruno Nicolini, il est avant tout cinéaste, mais se consacrera à la musique dès 1997 et produira des chansons aussi mémorables que « Les épices du souk du Caire » (que tout le monde appelle plus souvent « Les grands derrière, les petits devant ») ou encore « L’effet papillon » que je vous invite à découvrir si ce n’est pas encore fait. Dans certains de ses textes, Bénabar parle plus qu’il ne chante vraiment à quelques moments, et c’est en cela également que réside tout le charme de ses œuvres. Car loin de n’être que de simples chansons, ce sont là des poésies qu’il nous récite avec fond de musique. Car après tout, qu’est-ce qu’une chanson si ce n’est avant tout un texte destiné à être poétique ? Et parmi tous ces titres chargés d’émotions, de volupté et parfois de génie, il en est un qui me tient particulièrement à cœur. « Quatre murs et un toit » ne paye pas de mine. Bénabar y relate l’histoire banale d’un couple banal qui achète banalement son tout premier bien immobilier. Quatre murs et un toit, en somme. Et c’est là que réside tout le génie de cet homme qui, d’une histoire commune qui parlera à tout le monde, parvient à faire naître en nous tout un panel de sentiments qui, je dois l’avouer, m’ont fait naître quelques larmes. De ses mots et ses vers parfois subtils, il nous transporte à travers la vie et le temps qui passe. Et aussi simple que cela puisse paraître, ce texte me touche profondément. Car quoi que nous construisions, quoi que nous projetions pour l’avenir, il arrive toujours un temps où cet avenir nous rattrape et un temps où ne reste plus de nous que les échos de notre passé. Mais trêve de blabla, écoutez plutôt et laissez-vous transporter par cette histoire si joliment racontée.
Quatre murs et un toit
Un terrain vague, de vagues clôtures, un couple divague sur la maison future
On s'endette pour trente ans, ce pavillon sera le nôtre
Et celui de nos enfants corrige la femme enceinte
Les travaux sont finis, du moins le gros œuvre, ça sent le plâtre et l'enduit
Et la poussière toute neuve
Le plâtre et l'enduit et la poussière toute neuve
Des ampoules à nu pendent des murs, du plafond, le bébé est né, il joue dans le salon
On ajoute à l'étage une chambre de plus, un petit frère est prévu pour l'automne
Dans le jardin les arbres aussi grandissent, on pourra y faire un jour une cabane
On pourra y faire un jour une cabane
Les enfants ont poussé, ils sont trois maintenant
On remplit sans se douter le grenier doucement
Le grand habite le garage pour être indépendant, la cabane, c'est dommage
Est à l'abandon
Monsieur rêverait de creuser une cave à vins, Madame préférerait une deuxième salle de bain
Ça sera une deuxième salle de bain
Les enfants vont et viennent chargés de linge sale, ça devient un hôtel la maison familiale
On a fait un bureau dans la petite pièce d'en haut, et des chambres d'amis
Les enfants sont partis
Ils ont quitté le nid sans le savoir vraiment, petit à petit, vêtement par vêtement.
Petit à petit, vêtement par vêtement
Ils habitent à Paris des apparts sans espace, alors qu'ici il y a trop de place
On va poser tu sais des stores électriques, c'est un peu laid c'est vrai
Mais c'est plus pratique
La maison somnole comme un chat fatigué, dans son ventre ronronne la machine à laver
Dans son ventre ronronne la machine à laver
Les petits enfants espérés apparaissent, dans le frigo, on remet des glaces
La cabane du jardin trouve une deuxième jeunesse, c'est le consulat que rouvrent les gosses
Le grenier sans bataille livre ses trésors, ses panoplies de cow-boys aux petits ambassadeurs
Qui colonisent pour la dernière fois la modeste terre promise
Quatre murs et un toit
Cette maison est en vente comme vous le savez, je suis, je me présente, agent immobilier
Je dois vous prévenir si vous voulez l'acheter
Je préfère vous le dire cette maison est hantée
Ne souriez pas Monsieur, n'ayez crainte Madame, c'est hanté, c'est vrai
Mais de gentils fantômes
De monstres et de dragons que les gamins savent voir, de pleurs et de bagarres
Et de copieux quatre-heures
"Finis tes devoirs", "il est trop lourd mon cartable", "laisse tranquille ton frère"
"Les enfants : à table !"
Écoutez la musique, est-ce que vous l'entendez ?
Écoutez la musique, est-ce que vous l'entendez ?
Écoutez la musique, est-ce que vous l'entendez ?
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